Espagne : L’Eglise catholique mène une bataille juridique pour arrêter un exode massif
Des milliers d’Espagnols souhaitent quitter l’Église catholique romaine. Mais l’Eglise ne veut pas les laisser partir. A Madrid et Valence, les évêques se sont tournés vers les tribunaux pour essayer d’enrayer cet exode massif.
C’est la dernière étape de la lutte en cours entre l’Église catholique et le mouvement anticlérical grandissant en Espagne. Tout a commencé lorsque 47 ex-catholiques ont décidé de quitter le troupeau et ont demande à être officiellement rayés des registres paroissiaux. Comme cette satanée inquisition n’est plus là pour forcer les apostats à se soumettre, les autorités ecclésiastiques ont essayé de les arrêter par la force de l’arrogance. Elles ont tout simplement refusé de rayer leurs noms des registres paroissiaux. Les futurs apostats ont alerté l’Agence Nationale pour la Protection de Données, pour qui les données des registres paroissiaux sont considérées comme privées et doivent donc, légalement, être effacées à la demande. L’Église n’a pas obtempéré. Ce refus obstiné de respecter une décision privée de se désaffilier a été un catalyseur pour tous ceux qui étaient déjà mécontents de l’Église. Quand le Pape s’est rendu en Espagne en juillet 2006, 1500 personnes ont manifesté dans les rues en exigeant que leurs noms soient effacés des archives de l’Église.
Manifestants portant le sigle « stop-au-pape » à Valence |
Entre temps, un arrêt de la Cour suprême donnait raison à l’Agence Nationale pour la Protection de Données et condamnait l’Église. Mais, au lieu d’accepter les limites de leurs pouvoirs, les évêques ont entamé une bataille légale en invoquant l’apostasie et ils ont fait appel. Leur argument est spécieux : les registres des baptêmes sont des documents historiques qui ne peuvent être changés !
L’Église catholique perd du terrain en Espagne. Même si officiellement 82% des habitants sont catholiques, seuls 48% sont pratiquants. Et, croyants ou non-croyants, 75% sont convaincus que la hiérarchie de l’Église n’est pas en phase avec la réalité d’aujourd’hui et veulent que son influence soit réduite. La vaste majorité est en faveur du referendum social introduit par le gouvernement socialiste du Premier ministre Zapatero, qui ouvre la voie vers la recherche sur les cellules souches, le divorce plus rapide et plus facile, la reconnaissance du mariage homosexuel ainsi que le droit d’adoption pour les couples homosexuels.
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