Le mystère de Jésus
Paul-Louis Couchoud
F. Rieder et Cie Éditeurs, 1926
Personnage historique chez Ernest Renan, Jésus est dépossédé d'à peu près tout chez Alfred Loisy pour devenir quasiment une figure symbolique. Quasiment car Loisy lui conserve étrangement un élément de réalité : sa crucifixion. Paul-Louis Couchoud va plus loin, il franchit le mince fossé qui demeure et balaie totalement toute vérité historique au fondateur du christianisme (page 90) : "Jésus n'est pas un homme progressivement divinisé mais un Dieu progressivement humanisé.", "Il n'est pas un fondateur religieux mais un Dieu nouveau. Il n'est pas l'initiateur de la foi, sauf au profond des cœurs. Il n'est pas le promoteur d'un culte, mais l'objet de ce culte. Il n'est pas le prédicateur mais bien le Dieu prêché. Il n'est pas Mahomet, il est Allah."
Façonné par les croyants, Jésus ne survit que dans leurs cerveaux, il est un mythe. Pline, Tacite et Suétone n'en ont donné que des bribes vagues et lointaines. Le mieux placé n'en dit rien : Flavius Josèphe se tait sur JC, hormis des propos insérés ultérieurement dans une invention frauduleuse de l'Histoire.
Le mystère de Jésus est finalement celui d'une nuée surgie du néant et dilatée jusqu'à obscurcir la Terre entière. Couchoud fait table rase de ces vapeurs spirituelles et son étude, parue en 1926, gagnerait à être popularisée au XXIe siècle où l'imposture du "fait religieux" a travesti des superstitions en culture.
29 avril 2010
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