Texte extrait, avec l'autorisation de l'auteur, du livre de Michel Onfray, La philosophie féroce, Galilée 2004, un ouvrage énergique très salutaire car à contre-courant des conventions actuelles, l'auteur se moque des censeurs de tous ordres. Des "Exercices anarchistes" à conseiller vivement.
Oui, je sais, je professe un antichristianisme primaire... Mais je suis preneur d'informations sur l'antichristianisme secondaire ! Chaque fois que j'ai souhaité m'entretenir avec un vendeur d'arrière-monde juif, chrétien ou musulman - ils vendent les mêmes tapis -, je n'ai rencontré que des gens doués d'une bonne mémoire, mais qui la plupart du temps mettent leur intelligence sous le boisseau... Mémoire des lieux communs enseignés et écrits dans la chair de leur enfance ; et refus de penser pour mieux entretenir leurs illusions.
Les temps sont durs pour les athées radicaux. Ainsi faudrait-il prendre position pour ou contre l'enseignement du fait religieux à l'école. Admirez d'abord l'euphémisme : le fait religieux ! On ne dit pas le catéchisme ou l'histoire sainte, qui sentent trop l'encens et la fumée des cierges, mais le fait religieux, car la formule rappelle le fait sociologique de Durkheim, donc le parfum de craie et de tableau noir des hussards de la République !
Dans cette école où l'on n'apprend plus à lire, à écrire et à compter - ne rêvons pas qu'on y apprenne à penser... -, où l'illettrisme ne concerne plus seulement les élèves, mais aussi une partie des enseignants, dans cette école, donc, il manquerait un enseignement, notamment celui de la religion judéo-chrétienne ! Je rêve...
Et pour y enseigner quoi, et comment ? Un fils de Dieu qui marche sur les eaux, puis ressucite le troisième jour après crucifixon ? Qui raconterait les bobards pour les enfants que sont les interdictions d'utiliser un interrupteur électrique les jours de shabbat ? Ou qu'au paradis on boit du vin à flots, mais pas sur terre ? Un Dieu qui ouvre la mer en deux pour permettre le passage de son peuple, un autre qui réserve des vierges en quantité pour le lit du fidèle qui prend place près du Prophète après avoir trucidé un maximum d'innocents - pourvu qu'ils ne croient pas à ses balivernes ?
Que ces histoires pour les enfants soient racontées par les familles, soit. Elles transmettent déjà assez de sottises, elles peuvent continuer sans qu'on les inquiète ! Mais que l'école s'y substitue sous prétexte de fabriquer du lien social, de rendre possible l'accès à la culture universelle ou de mettre au jour les fondations de notre civilisation, voilà autant de cache-sexes pour dissimuler le retour du prêtre à l'école.
Au bout du compte, derrière ces fabulations apparemment inoffensives, il s'agit toujours de promouvoir la morale judéo-chrétienne ou celle des musulmans qui, sous d'apparentes divergences, enseignent une même haine de la femme, de la vie, de l'ici et maintenant, de l'infidèle, de l'incroyant ou de l'athée. Toutes justifient le passage sur terre comme une punition, une vallée de larmes, une occasion d'expier. Les trois comptabilisent chaque jour des morts infligés au nom de leurs livres saints. Au vu de l'état du monde, l'urgence me semble plutôt l'enseignement du fait athée !
Quelqu'un doit dire la vérité au sujet de la Bible. Les prêcheurs n'osent pas, parce qu'ils perdraient leur chaire. Les professeurs de collèges n'osent pas, ils perdraient leur salaire. Les politiciens n'osent pas. Ils seraient battus. Les journalistes n'osent pas. Ils perdraient leurs abonnés. Les marchants n'osent pas, parce qu'ils pourraient perdre des clients. Les intellectuels n'osent pas, de peur de perdre leur prestige. Même les employés n'osent pas, parce qu'ils pourraient être renvoyés. Et donc j'ai pensé que je devais le faire moi-même.
Il y a bien des millions de personnes qui croient la Bible les mots inspirés de Dieu – des millions qui pensent que ce livre est un repère et un guide, conseiller et consolateur ; qu'il comble le présent de paix et le futur d'espoir – des millions qui croient que c'est la fontaine des lois, de la justice et du pardon, et que de ses enseignements sages et doux, le monde est redevable de ses libertés, sa force et sa civilisation – des millions qui imaginent que ce livre est une révélation de la sagesse et de l'amour de Dieu pour l'esprit et le cœur des hommes – des millions qui considèrent ce livre comme une torche qui conquière les ténèbres de la mort, et déverse son rayonnement sur un autre monde – un monde sans une larme.
Ils oublient son ignorance et sa sauvagerie, sa haine de la liberté, ses persécutions religieuses ; Ils se souviennent du paradis, mais ils oublient le donjon des souffrances éternelles. Ils oublient que c'est l'ennemie de la liberté intellectuelle. La liberté est ma religion. Liberté des mains et de l'esprit – de la pensée et du travail, liberté est un mot haï par les rois – détesté par les papes. C'est un mot qui renverse les trônes et les autels – qui laisse les couronnés sans sujets, et la main tendue de la superstition sans aumônes. La liberté c'est la semence et le sol, l'air et la lumière, la rosée et la pluie du progrès, de l'amour et de la joie.
I
LES ORIGINES DE LA BIBLE
Quelques familles errantes – pauvres, misérables, sans éducation, arts, ou connaissances ; descendants de ceux qui furent mis en esclavage depuis quatre cent ans ; aussi ignorants que les habitants de l'Afrique centrale, ont juste échappé à leurs maîtres dans le désert du Sinaï. Leur chef était Moïse, un homme qui avait été élevé dans la famille du pharaon et enseigné des lois et de la mythologie de l'Egypte. Dans le but de contrôler ceux qui l'avaient suivi, il a prétendu qu'il était instruit et assisté par Jéhovah, le Dieu de ces nomades.
Tout ce qui arrivait était attribué à la volonté de ce Dieu. Moïse a déclaré qu'il avait rencontré ce Dieu face à face ; qu'au sommet de mont Sinaï des mains de ce Dieu il avait reçu les tablettes de pierre sur lesquelles, par le doigt de ce Dieu, les Dix Commandements avaient été écrits, et que, en plus de ça, Jéhovah avait fait savoir quels sacrifices et cérémonies lui étaient agréables et les lois selon lesquelles le peuple devrait être gouverné.
De cette manière la religion Juive et le Code Mosaïque furent établis.
Il est maintenant proclamé que cette religion et ces lois furent et sont révélées et établies pour toute l'humanité.
A cette époque ces nomades n'avaient pas de rapports avec les autres nations, ils n'avaient pas de langage écrit, il ne pouvaient ni lire ni écrire. Ils n'avaient pas de moyen par lequel ils pouvaient faire connaître cette révélation aux autres nations, aussi est-elle restée enfouie dans le jargon de quelques tribus ignorantes, pauvres et inconnues pendant plus de deux milliers d'années.
Bien des siècles après que Moïse, le chef, soit mort – bien des siècles après que tous ceux qui l'avaient suivis soient passés – le Pentateuque fut écrit, le travail de plusieurs écrivains, et pour lui donner force et autorité il fut proclamé que Moïse en était l'auteur.
Nous savons maintenant que le Pentateuque n'a pas été écrit par Moïse.
Des villes sont mentionnées qui n'existaient pas quand Moïse vivait.
La monnaie, qui n'a pas été frappée plusieurs siècles après sa mort est mentionnée.
Aussi, beaucoup ce ses lois n'étaient pas applicables aux nomades du désert – lois sur l'agriculture, sur le sacrifice des bœufs, des moutons et des colombes, sur le port des vêtements, sur les ornements d'or et d'argent, sur la culture des terres, sur la moisson, sur le battage du grain, sur les maisons et les temples, les cités et les refuges, et sur beaucoup d'autres sujets sans applications possibles pour quelques nomades affamés des sables et des rochers.
Maintenant il n'est pas seulement admis par les théologiens intelligents et honnêtes que Moïse n'est pas l'auteur du Pentateuque, mais ils admettent tous que personne ne sait qui étaient les auteurs, ou qui a écrit l'un de ses livres ou un chapitre ou une ligne. Nous savons que ces livres n'ont pas été écrit dans la même génération ; qu'ils n'ont pas été écrit par une seule personne ; qu'ils sont remplis d'erreurs et de contradictions. Il est aussi admis que Josué n'a pas écrit le livre qui porte son nom, parce qu'il se réfère à des événements qui sont arrivés longtemps après sa mort.
Personne ne connaît, ou ne prétend connaître, l'auteurs des Juges ; tout ce que nous savons est qu'ils furent écrit plusieurs siècles après que les Juges aient cessé d'exister. Personne ne connaît l'auteur de Ruth, ni du premier et du deuxième Samuel ; tout ce que nous savons est que Samuel n'a pas écrit les livres qui portent son nom. Dans le 25ème chapitre du premier Samuel il y a un récit de l'élévation de Samuel par la Sorcière d'En-Dor.
Personne ne connaît l'auteur du premier et deuxième Rois, ni du premier et deuxième Chroniques, tout ce que nous savons est que ces livres n'ont pas de valeurs.
Nous savons que les Psaumes n'ont pas été écrit par David. Dans les Psaumes on parle de la captivité, et elle a eu lieu environ cinq cent ans après que David ait rejoint ses ancêtres.
Nous savons que Salomon n'a pas écrit les Proverbes ou le Cantique des Cantiques ; qu'Esaïe n'est pas l'auteur du livre qui porte son nom, que personne ne connaît les auteurs de Job, de l'Ecclésiaste, ou d'Esther, ou de n'importe quel livre de l'Ancien Testament à l'exception d'Esdras.
Nous savons que Dieu n'est pas mentionné et qu'on ne s'y réfère d'aucune façon dans le livre d'Esther. Nous savons, aussi, que ce livre est cruel, absurde et impossible.
Dieu n'est pas mentionné dans le Cantique des Cantiques, le meilleur livre de l'Ancien Testament.
Et nous savons que l'Ecclésiaste a été écrit par un incroyant.
Nous savons, aussi, que les Juifs eux-mêmes n'ont pas décidé quels livres étaient inspirés – étaient authentiques – avant le deuxième siècle après Christ.
Nous savons que l'idée d'inspiration fut longue à se former, et que l'inspiration a été déterminée par ceux qui avaient certaines fins à accomplir.
II
L'ANCIEN TESTAMENT EST – IL INSPIRE ?
S'il l'est, il devrait être un livre qu'aucun homme – aucun nombre d'hommes – puisse produire.
Il devrait contenir la perfection de la philosophie.
Il devrait s'accorder parfaitement avec chaque fait de la nature.
Il devrait n'y avoir aucune erreur en astronomie, géologie, ou sur n'importe quel sujet ou science.
Sa moralité devrait être la plus haute, la plus pure.
Ses lois et règles de conduite devraient être justes, sages, parfaites, et parfaitement adaptées à l'accomplissement des fins désirées.
Il ne devrait contenir rien de calculé pour rendre l'homme cruel, vindicatif ou infâme.
Il devrait être rempli d'intelligence, de justice, de pureté, d'honnêteté, de pardon et d'esprit de liberté.
Il devrait être opposé aux bassesses et à la guerre, à l'esclavage et à la luxure, à l'ignorance, à la crédulité et à la superstition.
Il devrait développer l'esprit et civiliser le cœur.
Il devrait satisfaire le cœur et l'esprit des meilleurs et des plus sages.
Il devrait être vrai.
Est-ce que l'Ancien Testament remplit ces conditions ?
Y a-t-il quelque chose dans l'Ancien Testament – en histoire, en théorie, en lois, en gouvernement, en moralité, en science – au dessus et au delà des idées, des comportements, des coutumes et préjugés de ses auteurs et du peuple parmi lequel ils vivaient ?
Y a-t-il un rayon de lumière venant d'une source surnaturelle ?
Les anciens Hébreux croyaient que cette Terre était le centre de l'univers, et que le soleil, la lune et les étoiles était des taches sur le ciel.
Avec ceci la Bible est d'accord.
Il pensait que la Terre était plate ; que le ciel, le firmament, était solide – le sol de la maison de Jéhovah.
La Bible enseigne la même chose.
Ils imaginaient que le soleil voyageait autours de la Terre, et qu'en arrêtant le soleil le jour pourrait être allongé.
La Bible est d'accord sur ce point.
Ils croyaient qu'Adam et Eve étaient les premiers homme et femme ; qu'ils avaient été crées seulement quelques années avant, et qu'eux, les Hébreux, étaient leurs descendants directs.
C'est ce que la Bible enseigne.
Si quelque chose est, ou peut être, certain, c'est que les auteurs de la Bible se sont trompés au sujet de la création, de l'astronomie, de la géologie ; au sujet des causes des phénomènes, de l'origine de la méchanceté et la cause de la mort.
Maintenant, il doit être admis que si un être infini est l'auteur de la Bible, il connaissait toutes les sciences, les faits, et ne pouvait pas avoir fait d'erreurs.
Si, alors, il y a des erreurs, idées fausses, théories erronées, mythes ignorants et bévues dans la Bible, elle doit avoir été écrite par des êtres finis ; c'est à dire, par des hommes ignorants qui se sont trompé.
Rien ne peut être plus clair que cela.
Pendant des siècles les églises ont soutenu que la Bible était absolument vraie ; qu'elle ne contenait pas d'erreurs ; que l'histoire de la création était vraie ; que son astronomie et sa géologie étaient en accord avec les faits ; que les scientifiques qui différaient de l'Ancien Testament étaient infidèles et athées.
Maintenant ceci a changé. Les chrétiens instruits admettent que les écrivains de la Bible n'étaient inspirés pour aucune science. Il disent maintenant que Dieu, ou Jéhovah, n'a pas inspiré les écrivains de ce livre dans le but d'instruire le monde au sujet de l'astronomie, de la géologie, ou de n'importe quelle science. Ils admettent maintenant que les hommes inspirés qui ont écris l'Ancien Testament ne savait rien d'aucune science, et qu'ils ont écris au sujet de la Terre et des étoiles, du soleil et de la lune, en accord avec l'ignorance générale de cette époque.
Il a fallu bien des siècles pour forcer les théologiens à cette admission. De mauvaise grâce, plein de malice et de haine, les prêtres se sont retiré du champ, laissant la victoire à la science. Ils prirent une autre position ;
Ils déclarèrent que les auteurs, ou plutôt les écrivains, de la Bible étaient inspirés des choses morales et spirituelles ; que Jéhovah voulait faire savoir à ses enfants sa volonté et son amour infini pour ses enfants ; que Jéhovah, voyant son peuple méchant, ignorant et dépravé, a voulu les rendre miséricordieux et justes, sages et spirituels, et que la Bible est inspirée dans ses lois, dans la religion qu'elle enseigne et dans ses idées de gouvernement.
C'est la question maintenant. Est ce que la Bible est plus près de la vérité dans ses idées de justices, de miséricorde, de moralité ou de religion que dans sa conception des sciences ? Est-elle morale ?
Elle soutient l'esclavage – elle autorise la polygamie.
Est-ce qu'un démon aurait fait pire ?
Est-elle miséricordieuse ?
A la guerre elle hisse le pavillon noir ; elle commande la destruction, le massacre, de tous – des vieillards, infirmes et sans défense – des femmes et des bébés.
Est-ce que ses lois sont inspirées ?
Des centaines d'offenses étaient punies de mort. Planter des piquets le dimanche, tuer votre père le lundi, étaient des crimes égaux. Il n'y a pas dans la littérature du monde de code plus sanglant. La loi de la vengeance – du talion – était la loi de Jéhovah. Un œil pour un œil, une dent pour une dent, un membre pour un membre.
C'est de la sauvagerie – pas de la philosophie.
Est-elle juste et raisonnable ?
La Bible est opposée à la tolérance religieuse – à la liberté religieuse. Celui qui différait de la majorité était lapidé à mort. La recherche était un crime. Les maris avaient l'ordre de dénoncer et d'aider à tuer leurs épouses incroyantes.
Elle est l'ennemie de l'Art. « Tu ne devra pas faire d'image sculptée. » C'était la mort de l'Art.
La Palestine n'a jamais produit un peintre ou un sculpteur.
La Bible est-elle civilisée ?
Elle soutient le mensonge, le vol, le meurtre, la vente de viande malade aux étrangers, et même le sacrifice d'êtres humains à Jéhovah.
Est-elle philosophique ?
Elle enseigne que les péchés d'un peuple peuvent être transférés sur un animal – sur un bouc. Elle fait de la maternité une offense pour laquelle une offrande de péché doit être faite.
C'était mauvais de donner le jour à un garçon, et deux fois plus mauvais de faire naître une fille.
Faire une lotion capillaire comme celle des prêtres était une offense punie de mort.
Le sang d'un oiseau tué au-dessus de l'eau courante était considéré comme un médicament.
Est-ce qu'un Dieu civilisé arroserait ses autels du sang des bœufs, agneaux et colombes ? Ferait-il de tous ses prêtres des bouchers ? Se délecterait-il de l'odeur de la chair qui brûle ?
III
LES DIX COMMANDEMENTS
Quelques juristes chrétiens – quelques juges éminents et stupides – ont dit et disent encore, que les Dix Commandements sont la fondation de toutes les lois.
Rien ne pourrait être plus absurde. Longtemps avant que ces commandements furent donnés il y avait des codes des lois en Inde et en Egypte – des lois contre le meurtre, le parjure, le vol, l'adultère et la fraude. De telles lois sont aussi vieilles que la société humaine ; aussi vieilles que l'amour de la vie ; aussi vieilles que l'industrie ; que l'idée de prospérité ; aussi vieilles que l'amour humain.
Tous ceux des Dix Commandements qui sont bons était vieux ; tous ceux qui était nouveaux sont fous. Si Jéhovah était civilisé il aurait laissé de côté le commandement au sujet du Sabbat, et à sa place il aurait dit : « Tu ne mettra pas en esclavage ton prochain. » Il aurait omit celui au sujet du serment, et dit : « L'homme ne devra avoir qu'une seule femme, et la femme un seul mari. » Il aurait abandonné celui interdisant les images gravées, et à sa place il aurait dit : « Tu ne mènera pas de guerres d'extermination, et tu ne dégainera pas l'épée sauf pour ta défense. »
Si Jéhovah avait été civilisé, combien plus grands auraient été les Dix Commandements.
Tout ce que nous appelons progrès – l'affranchissement de l'homme, du travail, la substitution de l'emprisonnement pour la peine de mort, et des amendes pour l'emprisonnement, la destruction de la polygamie, l'établissement de la liberté de parole, l'objection de conscience ; en bref tout ce qui tend au développement et à la civilisation de l'homme ; tous les résultats des recherches, observations, expériences, et la liberté d'esprit ; tout ce qui fut bénéfique à l'homme depuis la fin des Ages Sombres – a été fait à l'encontre de l'Ancien Testament.
Laissez- moi encore illustrer la moralité, la miséricorde, la philosophie et la bonté de l'Ancien Testament :
L'HISTOIRE D'ACAN
Josué prit la cité de Jéricho. Avant la chute de la ville il déclara que tout le butin prit serait donné au Seigneur.
Malgré cet ordre Acan cacha un vêtement, de l'argent et de l'or.
Après cela Josué essaya de prendre la ville de Aï. Il échoua et beaucoup de ses soldats furent tués. Josué rechercha la cause de cet échec et découvrit qu'Acan avait caché un vêtement, deux cent sicles d'argent et un morceau d'or. Acan se confessa de ceci.
Ensuite Josué prit Acan, ses fils et ses filles, ses bœufs et ses moutons – les lapida à mort et brûla leur corps.
Il n'y a rien qui montre que les fils et filles aient commis un crime. Certainement, les moutons et les bœufs ne devraient pas être lapidés pour le crime de leur propriétaire. C'était la justice, la miséricorde, de Jéhovah !
Après que Josué ait commit ce crime, avec l'aide de Jéhovah il captura la ville d'Aï.
L'HISTOIRE D'ELISEE.
« Et de là il monta jusqu'à Béthel, et comme il était en route vinrent à sa rencontre des petits enfants qui venaient de la ville et qui se moquèrent de lui, disant "va-t'en, toi la tête chauve. »
« Et il se tourna vers eux et les regarda, et les maudit au nom du Seigneur. Alors vinrent en avant deux ours sortant du bois et ils mirent en pièces quarante deux de ces enfants. »
C'était le travail du bon Dieu – le miséricordieux Jéhovah !
L'HISTOIRE DE DANIEL
Le roi Darius avait honoré et élevé Daniel, et les princes du sang étaient jaloux. Alors ils incitèrent le roi à signer un décret comme quoi quiconque ferait une supplique à n'importe quel dieu ou homme excepté au roi Darius, pendant trente jours, serait jeté dans la fosse aux lions.
Après cela ces hommes montrèrent que Daniel, face tournée vers Jérusalem, priait Jéhovah trois fois par jour.
Sur quoi Daniel fut jeté dans la fosse aux lions ; un rocher fut placé sur l'ouverture de la fosse et scellé avec le sceaux royal.
Le roi passa une mauvaise nuit. Le matin suivant il vint à la fosse et appela Daniel. Daniel répondit et dit au roi que Dieu avait envoyé un ange pour fermer la gueule des lions.
Daniel fut sortit sain et sauf, et le roi se convertit et cru au Dieu de Daniel.
Darius, étant maintenant un croyant du vrai Dieu, envoya chercher les hommes qui avaient accusé Daniel, et leurs femmes et leurs enfants, et les fit tous jeter dans la fosse aux lions.
« Et les lions les maîtrisèrent, et brisèrent tous leurs os en pièces, avant même qu'ils n'atteignent le fond de la fosse. »
Qu'est ce que les femmes et les petits enfants avaient fait ? De quelle façon avaient-ils offensé le roi Darius, le croyant en Jéhovah ? Qui a protégé Daniel ? Jéhovah ! Qui n'a pas protégé les innocents, femmes et enfants ? Jéhovah !
L'HISTOIRE DE JOSEPH
Le Pharaon fit un rêve, et ce rêve fut interprété par Joseph.
Selon cette interprétation il devrait y avoir en Egypte sept années d'abondance, suivies de sept années de famine. Joseph conseilla au Pharaon d'acheter tout le surplus des années d'abondance et de le stocker en prévision des années de famine.
Le Pharaon nomma Joseph son ministre, et lui ordonna d'acheter le grain des années d'abondance.
Alors vint la famine. Le peuple vint demander de l'aide au roi. Il leur répondit d'aller voir Joseph et de faire ce qu'il dit.
Joseph vendit le grain aux égyptiens jusqu'à ce que tout leur argent soit dépensé – jusqu'à ce qu'il l'ait en totalité.
Quand tout l'argent fut dépensé le peuple dit : « Donne nous du grain et nous te donnerons notre bétail. »
Joseph les laissa avoir du grain jusqu'à ce que tout leur bétail, leurs chevaux et leurs troupeaux lui ait été donné.
Alors le peuple dit : « Donne nous du grain et nous te donnerons nos terres. »
Et Joseph les laissa avoir du grain jusqu'à que toutes leurs terres furent parties.
Mais la famine continua, alors les malheureux appauvris se vendirent eux-mêmes, et il devinrent les serviteurs du Pharaon.
Alors Joseph leur donna des semences, et conclu un accord avec eux comme quoi il donneraient pour toujours un cinquième de toutes leurs récoltes au Pharaon.
Qui a permit à Joseph d'interpréter le rêve du Pharaon ? Jéhovah ! Savait-il à ce moment que Joseph allait utiliser ces informations pour voler et réduire en esclavage le peuple d'Egypte ? Oui. Qui a fait venir la famine ? Jéhovah !
Il est parfaitement clair que les Juifs ne considéraient pas Jéhovah comme le Dieu de l'Egypte – le Dieu du monde entier. Il était leur Dieu, et seulement le leur. Les autres nations avaient d'autres dieux, mais Jéhovah était le plus grand de tous. Haïssez les autres nations et les autres dieux, et abhorrez toutes les religions excepté le service de lui-même.
IV
QU'EST-CE QUE CA VAUT ?
Des étudiants en théologie nous diront-ils la valeur de la Genèse ?
Nous savons qu'elle n'est pas vraie – qu'elle se contredit elle-même. Il y a deux récits de la création dans le premier et deuxième chapitre. Dans le premier récit les oiseaux et les bêtes sont crées avant l'homme.
Dans le second, l'homme est crée avant les oiseaux et les bêtes.
Dans le premier, Adam et Eve sont crées ensemble.
Dans le second, Adam est fait ; puis les bêtes et les oiseaux, et ensuite Eve est créée à partir d'une côte d'Adam.
Ces histoires sont bien plus vieilles que le Pentateuque.
Perses : Dieu créa le monde en six jours, un homme appelé Adama, une femme appelée Evah, et puis se reposa.
les récits des Etrusques, Babyloniens, Phéniciens, Chaldéens, et Egyptiens sont à peu près les mêmes.
Les Perses, les Grecs, les Egyptiens, les Chinois et les Hindous ont leur Jardin d'Eden et l'arbre de vie.
Aussi, les Perses, les Babyloniens, les Nubiens, le peuple du sud de l'Inde, ont tous le récit de la chute de l'homme et le subtil serpent.
Les Chinois disent que le péché est venu dans le monde par la désobéissance d'une femme. Et même les Tahitiens nous disent que l'homme fut crée avec de la terre, et la première femme d'un de ses os.
Toutes ces histoires ont la même authenticité et sont d'une égale valeur pour le monde, et leurs auteurs ne sont pas plus inspirés les uns que les autres.
Nous savons aussi que l'histoire du déluge est bien plus vieille que le livre de la Genèse, et nous savons surtout qu'elle n'est pas vraie.
Nous savons que cette histoire dans la Genèse a été copiée des Chaldéens. Là vous trouvez tout au sujet de la pluie, l'arche, les animaux, la colombe envoyée dehors trois fois, et la montagne où l'arche s'est échouée.
Aussi, les Hindous, les Chinois, les Parsis, les Perses, les Grecs, les Mexicains et les Scandinaves ont en substance la même histoire.
Nous savons aussi que le récit de la Tour de Babel est une fable ignorante et infantile.
Alors qu'est-ce qu'il reste dans ce livre inspiré de la Genèse ? Y a-t-il un mot calculé pour développer le cœur ou l'esprit ? Y a-t-il une pensée élevée – n'importe quel grand principe – n'importe quoi de poétique – n'importe quels mots réjouissants de beauté ?
Y a-t-il quelque chose excepté un exposé ennuyeux et détaillé de choses qui ne sont jamais arrivées ?
Y a-t-il quelque chose dans Exode calculé pour rendre l'homme généreux, aimant et noble ?
Est-ce bien d'apprendre aux enfants que Dieu a torturé l'innocent bétail des Egyptiens – l'a meurtri jusqu'à la mort avec de la grêle – en réponse aux péchés du Pharaon ?
Est-ce que cela nous rend miséricordieux de croire que Dieu a tué le premier-né de tous les Egyptiens – le premier-né du peuple pauvre et souffrant – de la pauvre fille qui travaille au moulin – à cause de la méchanceté du roi ?
Pouvons-nous croire que les dieux de l'Egypte ont fait des miracles ? Ont-ils changé l'eau en sang, et des bâtons en serpents ?
Dans Exode il n'y a pas une pensée originale ni une ligne de valeur.
Nous savons, si nous savons une seule chose, que ce livre a été écrit par des sauvages – des sauvages qui croyaient en l'esclavage, la polygamie et les guerres d'extermination. Nous savons que les histoires racontées sont impossibles, et que les miracles n'ont jamais eu lieu. Ce livre admet qu'il y a d'autres dieux à part Jéhovah. Dans le 18ème chapitre il y a ce verset : « Maintenant je sais que le Seigneur est plus grand que tous les dieux, parce que, dans les domaines où ils étaient les plus fiers, il fut meilleur qu'eux. »
Aussi, dans ce livre sacré on enseigne le devoir de sacrifice humain – le sacrifice des bébés.
Dans le 22ème chapitre il y a ce commandement : « tu devra sans délai m'offrir le premier de tes fruits mûrs et de tes liqueurs ; le premier-né de tes fils tu devra me le donner. »
Est-ce que Exode a été une aide ou un obstacle pour la race humaine ?
Enlevez d'Exode les lois communes à toutes les nations, reste-t-il quelque chose de valeur ?
Y a-t-il quoi que ce soit d'important dans Lévitique ? Y a-t-il un chapitre qui vaut la peine d'être lu ? Quel intérêt avons-nous pour les vêtements des prêtres, les rideaux et chandelles du tabernacle, les pinces et les pelles des autels ou pour les lotions capillaires utilisées par les lévites ?
Quelle utilité ont le code cruel, les punitions effrayantes, les malédictions, les mensonges et les miracles de ce livre ignorant et infâme ?
Et qu'y a-t-il dans le livre des Nombres – avec ses sacrifices, avec ses présentoirs et ses cuillères, ses huiles et chandeliers, ses concombres, ses oignons et sa manne – pour assister et instruire l'humanité ? Quel intérêt avons-nous à la rébellion de Coré, les cendres d'une génisse rousse, le serpent brûlant, l'eau qui a suivi le peuple par monts et par vaux pendant quarante ans, et l'âne inspiré du prophète Balaam ? Ces absurdités et cruautés – ces superstitions sauvages et infantiles – ont-elles aidé à civiliser le monde ?
Y a-t-il quelque chose dans Josué – avec ses guerres, ses meurtres et massacres, ses épées trempées dans le sang des mères et des bébés, ses tortures et mutilations, ses tromperies et furies, ses haines et vengeances – de calculé pour améliorer le monde ?
Est-ce que chaque chapitre ne choque pas le cœur d'un homme bon ? Est-ce un livre à faire lire aux enfants ?
Lisez donc ce livre de Josué – lisez la tuerie des femmes, des épouses, des mères et des bébés – lisez ces miracles impossibles, ces crimes impitoyables, tous fait en accord avec les commandements de Jéhovah, et dites-moi en quoi ce livre est calculé pour nous rendre miséricordieux, généreux et affectueux.
Le livre de Josué est aussi sans-cœur que la misère, aussi féroce que le cœur d'une bête sauvage. C'est une histoire – une justification – une sanctification de presque tous les crimes.
Le livre des Juges est à peu près le même, rien d'autre que des guerres et des bains de sang ; l'horrible histoire de Jaël et Siséra ; de Gédéon et ses trompettes ; de Jephté et de sa fille, qu'il a assassinée pour plaire à Jéhovah.
J'admet que l'histoire de Ruth est par certains aspects une histoire belle et touchante ; qu'elle est naturellement racontée, et que son amour pour Naomi est profond et pur. Mais d'un autre côté nous conseillerions difficilement à nos filles de suivre l'exemple de Ruth. Et puis, il faut se souvenir que Ruth était veuve.
Y a-t-il un mot qui vaille la peine d'être lu dans le premier et le deuxième livre de Samuel ? Est-ce qu'un prophète de Dieu devrait tailler en pièce un roi prisonnier ? Est-ce que l'histoire de l'arche, sa capture et son retour, est importante pour nous ? Est-il possible qu'il était juste, sage et miséricordieux de tuer cinquante mille hommes parce qu'ils avaient regardé dans une boîte ? De quel usage nous sont les guerres de Saül et David, les histoires de Goliath et la Sorcière d'En-Dor ? Pourquoi Jéhovah devrait-il avoir tué Uzzah pour avoir mis sa main pour stabiliser l'arche, et pardonné à David pour le meurtre d'Urie et pour lui avoir volé sa femme ?
Selon "Samuel", David décida un recensement du peuple. Ceci provoqua la colère de Jéhovah, et comme punition il permit à David de choisir entre sept ans de famine, trois mois de défaites face à ses ennemis, ou trois jours de pestilence. David, ayant confiance en Dieu, choisit les trois jours de pestilence ; et, ensuite, Dieu, le compatissant, en réplique au péché de David, tua soixante dix mille hommes innocents.
Dans les même circonstances, qu'est-ce qu'un démon aurait fait ?
Y a-t-il quelque chose dans le premier et le second Rois qui suggère l'idée d'inspiration ?
Quand David est mourant il dit à son fils Salomon de tuer Joab – de ne pas laisser sa tête blanchie descendre dans la tombe en paix. Avec son dernier souffle il commande à son fils d'amener dans le sang la tête aux cheveux blancs de Shimeï au cimetière. Ayant prononcé ces mots miséricordieux, le bon David, l'homme cherchant le cœur de Dieu, rejoignit ses ancêtres.
Etait-il nécessaire d'inspirer l'homme qui a écrit l'histoire de la construction du temple, l'histoire de la visite de la reine de Shéba, ou pour nous dire le nombre des femmes de Salomon ?
Quel intérêt avons nous au dessèchement de la main de Jéroboam, à la prophétie de Jéhu, ou à Elie et au corbeau ?
Pouvons-nous croire qu'Elie a ramené des flammes du ciel, ou qu'à la fin il est partit au paradis dans un chariot de feu ?
Pouvons-nous croire à la multiplication de l'huile de la veuve par Elisée, ou qu'une armée fut frappée de cécité, ou qu'une hache flotta sur l'eau ?
Est-ce que ça nous civilise de lire la décapitation des soixante-dix fils d'Achab, l'arrachage des yeux de Sédécias et le meurtre de ses fils ? Y a-t-il un mot dans premier et second Rois de calculé pour rendre les hommes meilleurs ?
Premier et second Chroniques n'est qu'une répétition de ce qui est dit dans premier et second Rois. Les mêmes vieilles histoires – un peu plus ici, un peu moins là, mais en aucune façon pires ou meilleures.
Le livre d'Esdras n'a pas d'importance. Il nous dit que Cyrus, roi de perse, fit une proclamation annonçant la construction d'un temple à Jérusalem, et qu'il a déclaré que Jéhovah était le seul et unique Dieu.
Rien ne pourrait être plus absurde. Esdras raconte le retours de captivité, la construction du temple, sa consécration, quelques prières, et c'est tout. Ce livre n'a pas d'importance, pas d'utilité.
Néhémie est presque le même, sauf qu'il nous raconte la construction du mur, les plaintes du peuple au sujet des impôts, une liste de ceux qui revinrent de Babylone, un catalogue de ceux qui restèrent à Jérusalem et la consécration du mur.
Alors vient le livre d'Ester. Dans celui-ci on nous dit que le Roi Assuérus était ivre ; qu'il envoya chercher se reine, Vaschti, pour se montrer à lui et à ses invités. Vaschti refusa de venir.
Ceci exaspéra le roi, et il ordonna que de toutes les provinces les plus belles filles soient envoyées devant lui pour qu'il en choisisse une pour remplacer Vaschti.
Parmi d'autres fut amenée Esther, une Juive. Elle fut choisie et devint la femme du roi. Alors un gentleman du nom d'Haman voulu voir tous les Juifs tués, et le roi, qui ne savait pas qu'Esther était de cette race, signa un décret comme quoi tous les Juifs devraient être tués.
Grâce aux efforts de Mardochée et d'Esther le décret fut annulé et les Juifs furent sauvés.
Haman avait préparé une potence pour pendre Mardochée, mais la bonne Esther s'arrangea pour que ce soit Haman et ses dix fils qui soient pendus à la potence qu'Haman avait construite, et les Juifs furent autorisés à tuer plus de soixante quinze mille sujets du roi.
Voilà l'histoire inspirée d'Esther.
Dans le livre de Job nous trouvons des sentiments élevés, quelques pensées sublimes et folles, quelque chose du merveilleux et du magnifique de la nature, les joies et les peines de la vie ; mais l'histoire est infâme.
Quelques Psaumes sont bons, beaucoup sont médiocres, quelques-uns sont infâmes. En eux sont mélangés les vices et les vertus. Il y a des versets qui élèvent, des versets qui dégradent. Ils y a des prières pour le pardon et pour la vengeance. Dans la littérature du monde il n'y a rien de plus sans-cœur, de plus infâme, que le 109ème Psaume.
Dans les Proverbes il y a beaucoup de sagacité, de nombreuses maximes précises et prudentes, beaucoup de sages déclarations. Les mêmes idées sont exprimées de différentes façons – la sagesse de l'économie et du silence, les dangers de la vanité et de l'oisiveté. Quelques-uns sont superficiels, d'autres sont fous, beaucoup sont sages. Ces Proverbes ne sont pas généreux – pas altruistes. Des dires de même nature sont trouvés parmi toutes les nations.
L'Ecclésiaste est le livre le plus profond de la Bible. Il a été écrit par un incroyant – un philosophe – un agnostique. Enlevez les interpolations, et il est en accord avec la pensée du dix-neuvième siècle. Dans ce livre on trouve les passages les plus philosophiques et les plus poétiques de la Bible.
Après avoir traversé le désert de la mort et du crime, après avoir lu le Pentateuque, Josué, Juges, Samuel, Rois et Chroniques – il est délicieux de rejoindre cette oasis de palmiers, appelé le Cantique des Cantiques. Un drame de l'amour – de l'amour humain ; un poème sans Jéhovah – un poème né du cœur et des divins instincts de l'âme.
« Je dors, mais mon cœur s'est éveillé. »
Esaïe est le travail de plusieurs. Ses mots ronflants, ses vagues images, ses prophéties et malédictions, ses divagations contre les rois et les nations, sa moquerie de la sagesse de l'homme, sa haine du bonheur, n'ont pas la plus mince tendance à accroître le bien-être de l'homme.
Dans ce livre est raconté le plus absurde de tous les miracles. L'ombre d'un cadran solaire recule de dix degrés, dans le but de convaincre Eséchias que Jéhovah ajoutera quinze années à sa vie.
Avec ce miracle le monde, qui tourne d'ouest en est à la vitesse d'environ deux mille kilomètres par heure, est non seulement stoppé, mais tourne dans l'autre sens jusqu'à ce que l'ombre du cadran ait reculé de dix degrés ! Y a-t-il dans le monde entier un homme ou une femme intelligent qui croit en cet impossible mensonge ?
Jérémie ne contient rien d'important – aucun fait de valeur ; rien sauf des aveux, lamentations, des croassements, plaintes, malédictions et promesses ; rien sauf famine et prières, la prospérité des méchants, la ruine des Juifs, la captivité et le retour, et à la fin Jérémie, le traître, au pilori et en prison.
Et Lamentations est une simple continuation des délires du même pessimisme malsain. Rien sauf poussières, le sac et la cendre, larmes et braillements, invectives et injures.
Et Ezéchiel – mangeant des manuscrit, prophétisant siège et désolation, avec ses visions de charbon ardent, et chérubin, et roues avec des yeux, le type et les mesures de la bouilloire, et la résurrection des os secs – est sans utilité, sans valeur possible.
Comme Voltaire, je dirais que celui qui admire Ezéchiel devrait être invité a dîner avec lui.
Daniel est un rêve déformé – un cauchemar.
Que pouvons-nous faire de ce livre avec son image d'une tête en or, bras et poitrine en argent, ventre et bassin en cuivre, jambes en fer, et pieds en fer et argile mêlés ; avec ses écrit sur le mur, sa fosse aux lions, et sa vision du bélier et du bouc ?
Y a-t-il quelque chose à apprendre d'Osée et de sa femme ? Y a-t-il quelque chose d'utile dans Joël, dans Amos, dans Obadiah ? Pouvons nous retirer quoi que ce soit de Jonas et son poisson ? Est-il possible que Dieu soit le vrai auteur de Michée et Nahum, d'Habacuc et Sophonie, d'Aggée et Malachie et Zacharie, avec les chevaux rouges, les quatre cornes, les quatre charpentiers, le rouleau volant, les montagnes de cuivre et le rocher aux quatre yeux ?
Y a-t-il quelque chose dans ces livres "inspirés" qui a été bénéfique à l'homme ?
Nous ont-ils apprit comment cultiver la terre, à construire des maisons, à tisser des vêtements, à préparer de la nourriture ?
Nous ont-il enseigné comment peindre des tableaux, ciseler des statues, construire des ponts, ou des bateaux, ou n'importe quoi de beau ou d'utile ? Avons-nous trouvé nos idées de gouvernement, de liberté religieuse, de liberté de pensée dans l'Ancien Testament ? Avons-nous eu de n'importe quel de ces livres un conseil sur une science quelconque ? Y a-t-il dans ce "volume sacré" un mot, une ligne, qui a ajouté à la santé, à l'intelligence ou au bonheur de l'humanité ? L'un des livre de l'Ancien Testament est-il aussi divertissant que "Robinson Crusoé", ou "Les voyages de Gulliver" ? Est ce que l'auteur de la Genèse en savait autant sur la nature que Humboldt, ou Darwin, ou Haeckel ? Est ce que ce que nous appelons le Code Mosaïque est aussi sage ou aussi miséricordieux que celui de n'importe quelle nation civilisée ? Les écrivains de Rois ou Chroniques étaient-ils d'aussi grands écrivains, d'aussi grands historiens que Gibbon et Draper ? Jérémie et Habacuc sont-ils les égaux de Dickens ou Thackeray ? Les auteurs de Job et des Psaumes peuvent-ils être comparés à Shakespeare ? Pourquoi devrions-nous imputer le meilleur à l'homme et le pire à Dieu ?
V
JEHOVAH ETAIT-IL UN DIEU D'AMOUR ?
Est-ce que ces mots viennent du cœur de l'amour ? – « Quand le Seigneur ton Dieu les conduira devant toi, tu devra les frapper et les détruire complètement ; tu ne devra accepter aucun accord avec eux, ni leur montrer aucune pitié. »
« Je les accablerai de mal. J'enverrai mes flèches sur eux ; ils seront brûlés de colère et dévorés par une chaleur brûlante jusqu'à la destruction totale. »
« J'enverrai le croc des bêtes sauvages contre eux, et le poison des serpents de la poussière. »
« L'épée au dehors, et la terreur au dedans, détruiront aussi bien le jeune homme que la vierge ; le nourrisson aussi, avec l'homme aux cheveux gris. »
« Que ses enfants soient orphelins de père et sa femme une veuve ; que ses enfants soient continuellement vagabonds et mendiants ; qu'ils doivent chercher leur pain dans des lieux désolés ; que l'usurier vole tout ce qui est à lui ; que l'étranger profite de son travail ; qu'il n'y ai personne qui lui témoigne de la pitié, ni personne qui fasse une faveur à ses orphelins de père. »
« Et tu devra manger le fruit de ton propre corps – la chair de tes fils et de tes filles. »
« Et que le ciel qui est au dessus de toi soit de cuivre, que la terre qui est sous toi soit de fer. »
« Maudit sois tu dans la ville, et maudit sois tu dans les champs. »
« Je rendrai mes flèches ivres de sang. »
« Je rirai de leurs calamités. »
Est-ce que ces malédictions, ces menaces, viennent de la source de l'amour ou de la bouche des sauvages ?
Jéhovah était-il bon ou mauvais ?
Pourquoi devrions-nous placer Jéhovah au-dessus de tous les dieux ?
L'homme dans sa peur et son ignorance a-t-il jamais imaginé un plus grand monstre ?
Les barbares de n'importe quel pays et de n'importe quelle époque ont-ils façonné un dieu plus impitoyable ?
Brahma était mille fois plus noble, de même qu'Osiris et Zeus et Jupiter. De même le dieu suprême des Aztèques, à qui ils offraient seulement le parfum des fleurs. Le pire dieu des Hindous, avec son collier de crânes et son bracelet de serpents vivants, était gentil et compatissant comparé à Jéhovah.
Comparé avec Marcus Aurélius, combien petit semble Jéhovah. Comparé avec Abraham Lincoln, combien cruel, combien méprisable est ce dieu.
VI
L'ADMINISTRATION DE JEHOVAH
Il a crée le monde, l'hôte des cieux, un homme et une femme – placés dans un jardin. Alors le Serpent les trompa, et ils furent jetés dehors et obligés de gagner leur pain.
Jéhovah s'était fait rouler.
Alors il essaya encore. Il vint pendant environ six cent ans pour essayer de civiliser les gens.
Pas d'écoles, pas d'églises, pas de Bible, pas d'écrits – personne n'apprit à lire ou écrire. Pas de Dix Commandements. Le peuple devint pire et pire, jusqu'à ce que le miséricordieux Jéhovah envoie le déluge et noie tout le monde excepté Noé et sa famille, huit en tout.
Alors il recommença, et changea leur régime. Au début Adam et Eve étaient végétariens. Après le déluge Jéhovah dit : « Toute chose vivante qui se meut sera nourriture pour vous » – serpents et vautours.
Ensuite il échoua encore, et à la Tour de Babel il dispersa et divisa le peuple.
Trouvant qu'il ne pourrait pas réussir avec tout le monde, il pensa qu'il devrait essayer avec quelques-uns, aussi il sélectionna Abraham et ses descendants. Encore il échoua, et son peuple choisi fut capturé par les Egyptiens et mis en esclavage pendant quatre cent ans.
Alors il essaya encore – les sauva du Pharaon et en route pour la Palestine.
Alors il changea leur régime, les autorisant à manger la viande seulement des bêtes qui ont le sabot fendu et qui ruminent leur nourriture. Encore il échoua. Le peuple le détesta, et préféra l'esclavage de l'Egypte à la liberté de Jéhovah. Donc il les garda errants dans le désert jusqu'à ce que tous ceux qu'il avait sorti d'Egypte soient morts. Puis il essaya encore – Leur donna la Palestine et les fis gouverner par des Juges.
Ceci, aussi, fut un échec – pas d'écoles, pas de Bible. Alors il essaya les Rois, et les rois furent pour la plupart idolâtres.
Alors le peuple élu fut conquis et emmené en captivité par les Babyloniens.
Un autre échec.
Ensuite ils revinrent, et Jéhovah essaya les prophètes – braillants et gémissants – mais le peuple devenait pire et pire. Pas d'écoles, pas de sciences, pas d'arts, pas de commerce. Alors Jéhovah pris lui-même chair, fut né d'une femme, et vécu parmi le peuple qu'il avait essayé de civiliser depuis plusieurs milliers d'années. Alors ce peuple, obéissant aux lois qu'il leur avait donné dans les temps sauvages, accusèrent cet homme-Jéhovah – ce Christ – de blasphème ; le jugèrent, le condamnèrent et le tuèrent.
Jéhovah avait échoué une fois de plus.
Alors il quitta les Juifs et tourna son attention vers le reste du monde.
Et maintenant les Juifs, abandonnés par Jéhovah, persécutés par les Chrétiens, sont le peuple le plus prospère de la terre. Encore avait échoué Jéhovah.
Quelle administration !
VII
LE NOUVEAU TESTAMENT
Qui a écrit le nouveau testament ?
Les étudiants en théologie admettent qu'ils ne savent pas. Ils admettent que si les quatre évangiles avaient été écrit par Matthieu, Marc, Luc et Jean, alors ils devraient avoir été écrit en hébreux. Et jusqu'à présent aucun manuscrit hébreux d'un de ces évangiles n'a été trouvé. Ils étaient et sont tous en grec. Aussi, les théologiens instruits admettent que les épîtres, Jaques et Jude, furent écrit par des personnes qui n'avaient jamais vu l'un des évangiles. Dans ces épîtres – dans Jaques et Jude – aucune référence n'est faite à aucun des évangiles, ni à aucun miracle y étant raconté.
La première mention faite de l'un de ces évangiles fut faite environ cent huit ans après la mort de Christ, et les quatre évangiles furent nommés et cités pour la première fois au début du troisième siècle, environ cent soixante dix ans après la mort de Christ.
Nous savons maintenant qu'il y avait beaucoup d'autres évangiles en plus de nos quatre, et certain d'entre eux ont été perdus. Il y avait les évangiles de Paul, des Egyptiens, des Hébreux, de la Perfection, de Judas, de Thomas, de Marie, d'André, de Nicodème, et plusieurs autres.
Il y avait aussi les Actes de Pilate, d'André, de Marie, de Paul et beaucoup d'autres ; aussi la Révélation de Pierre…
Au début aucun de ces livres n'était considéré comme inspiré. L'Ancien Testament était regardé comme divin ; mais les livres qui constituent maintenant le Nouveau Testament étaient considérés comme une production humaine. Nous savons maintenant que nous ne savons pas qui a écrit les quatre évangiles.
La question est, les auteurs de ces quatre évangiles étaient-ils inspirés ?
Si ils sont inspirés, alors les quatre évangiles doivent être vrais. Si ils sont vrais, il doivent s'accorder.
Les quatre évangiles ne sont pas d'accord.
Matthieu, Marc et Luc ne connaissent rien du rachat, rien du salut par la foi. Ils ne connaissent que l'évangile des bonnes œuvres – de la charité. Ils enseignent que si nous pardonnons aux autres Dieu nous pardonnera.
Avec ceci l'évangile de Jean n'est pas d'accord.
Dans cet évangile on nous apprend que nous devons croire au Seigneur Jésus Christ ; que nous devons naître de nouveau ; que nous devons boire le sang et manger la chair de Christ. Dans cet évangile on trouve la doctrine du rachat, que Christ est mort pour nous et a souffert à notre place.
Cet évangile est complètement en désaccord avec les trois autres. Si les trois autres sont vrais, l'évangile de Jean est faux. Si l'évangile de Jean a été écrit par un homme inspiré, les auteurs des trois autres n'étaient pas inspirés. De ceci il n'y a pas d'échappatoire possible. Les quatre ne peuvent pas être vrais.
Il est évident qu’il y a de nombreuses interpolations dans les quatre évangiles.
Par exemple, dans le 28ème chapitre de Matthieu il y a un récit disant que les soldats qui gardaient la tombe de Christ furent payés pour dire que les disciples de Jésus avaient volé son corps pendant qu’eux, les soldats, dormaient.
Ceci est clairement une interpolation. C’est une cassure dans la narration.
Le 10ème verset devrait être suivi par le 16ème. Le 10ème verset est le suivant :
« Alors Jésus leur dit ‘Ne craignez pas, allez dire à mes frères de se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront.’ »
Le 16ème verset :
« Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. »
L’histoire des soldats contenue dans le 11ème, 12ème, 13ème, 14ème et 15ème verset est un ajout – un après-coup – effectué longtemps après. Le 15ème verset le démontre.
Quinzième verset : « Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur avaient été données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce jour. »
Certainement ce récit n’était pas dans l’évangile original, et certainement le 15ème verset n’a pas été écrit par un Juif. Aucun Juif n’aurait pu écrire : « Et ce bruit c’est répandu parmi les Juifs jusqu’à ce jour. »
Marc, Jean et Luc n’ont jamais entendu dire que les soldats avaient été corrompus par les prêtres ; ou si oui, ils n’ont pas pensé que ça valait la peine d’être noté. De la même façon, les récits de l’Ascension de Jésus Christ dans Marc et Luc sont des ajouts. Matthieu ne dit rien de l’Ascension.
Certainement il n’y avait jamais eu de plus grand miracle, et pourtant Matthieu, qui était présent – qui a vu le Seigneur s’élever, monter et disparaître – n’a pas jugé que c’était digne d’être mentionné.
D’ailleurs, les derniers mots de Christ, selon Matthieu, contredisent l’Ascension : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »
Jean, qui était présent, si Christ s’est vraiment élevé, ne dit pas un mot à ce sujet.
Et pour l’Ascension, les évangiles ne sont pas d’accord.
Marc rapporte la dernière conversation que Christ a eu avec ses disciples, comme il suit :
« ‘Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéri.’ Le seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. »
Est-il possible que cette description ai été écrite par celui qui fut témoin du ce miracle ?
Ce miracle est décrit par Luc comme il suit.
« Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut enlevé au ciel. »
(la brièveté est l'âme de l'intelligence.)
Dans les Actes on nous dit que : « Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. »
Ni Luc, ni Matthieu, ni Jean, ni l’écrivain des Actes, n’ont entendu un mot de la conversation attribuée à Christ par Marc. Le fait est que l’ascension de Christ n’était pas proclamée par ses disciples.
Au début Christ était un homme – rien de plus. Marie était sa mère, Joseph son père. La généalogie de son père, Joseph, fut donnée pour montrer qu’il était du sang de David.
Ensuite l’annonce fut faite qu’il était le fils de Dieu, et que sa mère était vierge, et qu’elle est restée vierge jusqu’à sa mort.
Puis l’annonce fut faite que Christ s’était relevé d’entre les morts et élevé au ciel avec son corps.
Il fallu de nombreuses années pour que ces absurdités prennent possession de l’esprit des hommes.
Si Christ s’est relevé d’entre les morts, pourquoi n’est il pas apparu à ses ennemis ? Pourquoi n’a-t-il pas fait appeler Caïphe, le grand prêtre ? Pourquoi n’a-t-il pas fait une autre entrée triomphale à Jérusalem ?
S’il fut vraiment enlevé au ciel, pourquoi ne l’a-t-il pas fait en public, en présence de ses accusateurs ? Pourquoi ceci, le plus grand des miracles, aurait-il du être fait en secret, dans un coin ?
C’était un miracle qui aurait pu être vu par une vaste multitude – un miracle qui ne pouvait pas être simulé – un miracle qui aurait convaincu des dizaines de milliers.
Après l’histoire de la résurrection, l’Ascension devint une nécessité. Il leur fallait se débarrasser du corps.
Ainsi il y a de nombreuses interpolations dans les évangiles et les épîtres.
Je demande à nouveau : le Nouveau Testament est-il vrai ? Y a-t-il maintenant quelqu’un qui croit que la naissance de Christ fut un salut céleste ; qu’une étoile a guidé les rois mages ; qu’Hérode a tué tous les bébés de Béthléhem de deux ans et moins ?
Les évangiles sont rempli de miracles. Ont-ils eu lieu ?
Matthieu donne les détails d’environ vingt-deux miracles, Marc dix-neuf, Luc dix-huit et Jean sept.
Selon les évangiles, Christ a soigné des malades, expulsé des démons, calmé la mer, guéri l’aveugle, nourri des multitudes avec cinq pains et deux poissons, marché sur la mer, maudit un figuier, changé l’eau en vin et relevé des morts.
Matthieu est le seul qui nous parle de l’étoile et des rois mages – le seul qui parle du meurtre des bébés.
Jean est le seul qui dit quelque chose de la résurrection de Lazare, et Luc est le seul qui donne le récit du relèvement d’entre les morts du fils de la veuve de Naïn.
Comment est-il possible de prouver ces miracles ?
Les Juifs, parmi qui on dit qu’ils ont eu lieu, n’y ont pas cru. Les malades, les paralytiques, les lépreux, l’aveugle guéri, n’ont pas suivi Christ. On n’a plus jamais entendu parler de ceux qui furent relevé d’entre les morts.
Est-ce qu’un homme intelligent croit en l’existence des démons ? Les écrivains de trois des évangiles certainement y croyaient. Jean ne dit rien de Christ expulsant des démons, mais Matthieu, Marc et Luc donnent de nombreux exemples.
Est-ce qu’un homme normal croit maintenant que Christ a expulsé des démons ? Si ses disciples disent qu’ils l’a fait, ils se sont trompé. Si Christ a dit qu’il l’a fait, il était fou ou imposteur.
Si les récits des miracles sont faux, alors les écrivains était ignorants ou malhonnêtes. S’ils ont écrit dans leur ignorance, alors ils n’étaient pas inspirés. S’ils ont écrit ce qu’ils savaient être faux, ils n’étaient pas inspirés. Si ce qu’ils ont écrit est faux, qu’ils le sachent ou pas, ils n’étaient pas inspirés.
A cette époque il était cru que les paralysies, les épilepsies, surdités, maladies mentales et beaucoup d’autres affections étaient causées par des démons ; que les démons prenaient possession de et vivaient dans les corps des hommes et des femmes. Christ le croyait, a enseigné cette croyance aux autres, et a prétendu soigner les maladies en chassant les démons hors des fous et des malades. Nous savons maintenant, si nous savons quelque chose, que les affections ne sont pas causées par la présence des démons. Nous savons maintenant, si nous savons une seule chose, que les démons n’habitent pas dans les corps des hommes.
Les gens intelligents ne croient plus aux sorcières, magiciens, revenants et démons, et sont parfaitement convaincu que chaque mot du Nouveau Testament au sujet de l’expulsion de démons est complètement faux.
Si Christ a dit et fait ce que les écrivains des trois évangiles disent qu’il a dit et fait, alors Christ s’est trompé. S’il s’est trompé, certainement il n’était pas Dieu. Et s’il s’est trompé, certainement il n’était pas inspiré.
Est-ce un fait que le Diable a tenté Christ ?
Est-ce un fait que le Diable a emmené Christ au sommet du temple et essayé de le convaincre de sauter au sol ?
Comment ces miracles peuvent-ils être établis ?
Les principaux n’ont rien écrit, Christ n’a rien écrit, et le Diable est resté silencieux.
Comment pouvons nous savoir que le Diable a essayé de corrompre Christ ? Qui a écrit le récit ? Nous ne savons pas. Comment le narrateur a-t-il eu son information ? Nous ne savons pas.
Quelqu’un, quelques mille sept cent ans plus tôt, a dit que le Diable avait tenté Christ ; que le Diable avait emmené Christ au sommet du temple et essayé de le convaincre de sauter mais que Christ fut intellectuellement trop fort pour le Diable.
C’est toute la preuve que nous avons.
Y a-t-il, dans la littérature du monde entier, quelque chose de plus parfaitement idiot ?
Pouvons-nous croire que Christ a ressuscité les morts ?
Une veuve vivant à Naïn suit le corps de son fils vers la tombe. Christ stoppe la procession funéraire et relève le jeune homme d’entre les morts et le rend aux bras de sa mère.
Le jeune homme disparut. On n’en a jamais plus entendu parler. Personne n’a manifesté le moindre intérêt pour l’homme qui était revenu de la mort. Luc est le seul qui raconte l’histoire. Peut-être Matthieu, Marc et Jean n’en ont pas entendu parler, ou il n’y ont pas cru et donc ne l’on pas noté.
Jean dit que Lazare fut ressuscité ; Matthieu, Marc et Luc n’en disent rien.
C’était plus merveilleux que relever le fils de la veuve de Naïn. Ce fils n’était pas dans la tombe depuis plusieurs jours. Il était seulement sur le chemin du cimetière, mais Lazare était actuellement mort. Il avait commencé à se décomposer.
Lazare n’a pas suscité le plus petit intérêt. Personne ne lui a rien demandé au sujet de l’autre monde. Personne ne s’est inquiété après de lui d’un ami mort. Quand il est mort une seconde fois personne n’a dit : « Il n’avait pas peur. Il avait fait la route deux fois et il savait exactement ou il allait. »
Nous ne croyons pas aux miracles de Mahomet, et pourtant ils sont aussi bien prouvés que ça. Nous n’avons pas foi en les miracles de Joseph Smith, et pourtant les preuves sont bien plus grandes, bien meilleures.
Si un homme venait aujourd’hui prétendant ressusciter les morts, prétendant chasser les démons, nous le considérerions comme fou. Alors, que dire de Christ ? Si nous voulons sauver sa réputation nous sommes forcés de dire qu’il n’a jamais prétendu ressusciter les morts ; qu’il n’a jamais annoncé avoir chassé des démons.
Nous devons réaliser que ces choses ignorantes et impossibles ont été inventées par des disciples zélés, qui souhaitaient déifier leur dirigeant.
Dans ces jours d’ignorance ces mensonges ajoutaient à la réputation de Christ. Mais maintenant ils mettent le personnage en péril et discréditent les auteurs des évangiles.
Pouvons-nous dire aujourd’hui que l’eau fut changée en vin ? Jean parle de ce miracle infantile, et dit que les autres disciples étaient présents, pourtant Matthieu, Marc et Luc n’en disent rien.
Prenez le miracle de l’homme soigné par le bassin de Béthesda. Jean dit qu’un ange troublait de temps en temps l’eau du bassin de Béthesda, et que quiconque rentrait dans le bassin après que l’eau fut troublée était guéri.
Est-ce que quiconque croit maintenant qu’un ange venait dans le bassin et troublait l’eau ? Est ce que quelqu’un pense que le pauvre infirme qui entrait dans l’eau le premier était guéri ? Pourtant l’auteur de l’évangile selon Jean croyait et racontait ces absurdités. S’il s’est trompé pour cela il peut l’avoir été pour tous les miracles racontés.
Jean est le seul qui nous parle du bassin de Béthesda. Probablement les autres disciples n’ont pas cru à l’histoire.
Comment pouvons-nous souscrire à ces prétendus miracles ?
A l'époque des disciples, et après pendant plusieurs siècles, le monde était rempli de surnaturel. Presque tout ce qui arrivait était regardé comme miraculeux. Dieu était le gouverneur direct du monde. Si les gens étaient bons, Dieu leur envoyait un climat propice et de bonnes moissons ; mais s'ils étaient mauvais il leur envoyait déluge et grêle, gel et famine. Si quelque chose de merveilleux arrivait c'était exagéré jusqu'à ce que ça devienne un miracle.
De la cause des événements – de la chaîne implacable et incassable des causes et des effets – le peuple n'avait aucune idée ni aucune connaissance.
Un miracle est l'insigne et la marque de la fraude. Aucun miracle n'a jamais été fait. Aucun homme honnête, intelligent, n'a jamais prétendu faire de miracles et ne le fera jamais.
Si Christ avait vraiment réalisé les miracles qui lui sont attribués ; s'il avait soigné les paralytiques et les fous ; s'il avait donné l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles ; s'il avait guéri le lépreux avec un mot et d'un touché donné vie et sensation à un membre desséché ; s'il avait rendu sentiments et mouvement, chaleur et pensée, à un corps froid et sans souffle ; s'il avait vaincu la mort et sauvé de la tombe ses pâles proies – aucun mot n'aurait été élevé, aucune main ne se serait dressée, excepté pour la prière et pour rendre grâce. En sa présence tous seraient tête découverte – tous genoux au sol.
N'est il pas étrange qu'au procès de Christ il ne fut trouvé personne pour dire un mot en sa faveur ? Personne ne s'est dressé et a dit : « J'était un lépreux, et cet homme m'a guéri d'un touché. » Aucune femme n'a dit : « Je suis la veuve de Naïn, et voici mon fils que cet homme a relevé d'entre les morts. » Aucun homme n'a dit : « J'était aveugle, et cet homme m'a donné la vue. »
Tous silencieux.
VIII
LA PHILOSOPHIE DE CHRIST
Des millions de personnes affirment que la philosophie de Christ est parfaite – qu’elle est la plus sage qui ait jamais été prononcée.
Voyons voir :
Ne résiste pas au méchant. Si on te frappe sur une joue tend l’autre.
Y a-t-il de la philosophie, de la sagesse là-dedans ? Christ enlève à la bonté, à la vertu, à la vérité, le droit à se défendre. Le vice devient le maître du monde, et le bon devient la victime de l’infâme.
Aucun homme n’a le droit de défendre lui-même, sa propriété, sa femme et ses enfants. Gouverner devient impossible, et le monde est à la merci des criminels. Y a-t-il une absurdité pire que celle-là ?
Aimez vos ennemis.
Est-ce possible ? Est-ce qu’un être humain a déjà aimé ses ennemis ? est-ce que Christ les a aimé, lui qui les a appelés sépulcres blanchis, hypocrites et vipères ?
Nous ne pouvons pas aimer ceux qui nous haïssent. La haine dans le cœur des autres n’amène pas l’amour dans le nôtre. Ne pas résister au méchant est absurde ; aimer ses ennemis est impossible.
Ne vous inquiétez pas du lendemain.
L’idée est que Dieu s’occupera de nous comme il le fait des lys ou des moineaux. Y a-t-il le moindre sens à ceci ?
Est-ce que Dieu s’occupe de quelqu’un ?
Pouvons-nous vivre sans penser au lendemain ? Planter, semer, cultiver, moissonner, c’est s’inquiéter du lendemain. Nous prévoyons et travaillons pour le futur, pour nos enfants, pour les générations à venir. Sans cette pensée directrice il ne peut y avoir de progrès, de civilisation. Le monde reviendrait aux cavernes et aux âges de sauvagerie.
Si ton œil droit te fait trébucher, arrache-le. Si ta main droite te fait trébucher, coupe-la. Pourquoi ? Parce qu’il vaut mieux perdre un membre que d’avoir le corps entier jeté en enfer.
Y a-t-il quelque sagesse à s’arracher un œil ou à se couper une main ? Est-il possible s’extraire de ces dires extravagant le plus petit grain de bon sens ?
Ne jurez pas du tout ; pas par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; ni par la Terre, car c’est son marchepied ; ni par Jérusalem, car c’est sa ville sainte.
Ici nous trouvons l’astronomie et la géologie de Christ. Le ciel est le trône de Dieu, le monarque ; la terre est son marchepied. Un marchepied qui tourne à la vitesse d’environ deux mille kilomètres à l’heure, et glisse dans l’espace à la vitesse d’environ deux mille kilomètres par minute !
Ou Christ pensait-il qu’était le ciel ? Pourquoi Jérusalem était-elle une ville sainte ? Etait-ce parce que ses habitants étaient ignorants, primitifs et superstitieux ?
Si un homme veut te faire un procès pour te prendre ton manteau donne-lui aussi ton vêtement de dessous.
Y a-t-il du bon sens, de la philosophie dans ce commandement ? C’est juste aussi sensé que de dire : « si un homme obtient un jugement contre toi pour cent dollars, donne-lui deux cent. »
Seuls les fous peuvent donner ou suivre ce conseil.
Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur terre. Je n’amène pas la paix, mais l’épée. Je viens pour dresser l’homme contre son père, et la fille contre sa mère.
Si c’est vrai, combien meilleur ç’aurait été qu’il reste au loin.
Est-il possible que celui qui a dit : « Ne résiste pas au méchant » apporte l’épée ? Que celui qui a dit : « Aimez vos ennemis » vienne détruire la paix du monde ?
Dresser le père contre son fils, la fille contre son père, quelle glorieuse mission !
En effet il amena l’épée, et cette épée trempa pendant un millier d’années dans le sang innocent. Dans des millions de cœurs il a semé les semences de la haine et de la vengeance. Il a divisé nations et familles, éteint la lueur de la raison, et pétrifié le cœur des hommes.
Et tous ceux qui abandonneront leur maison, ou leur sœurs, ou père, ou mère, ou épouse, ou enfants, ou leur terre à cause de mon nom, seront récompensé au centuple, et hériteront de la vie éternelle.
Selon l’écrivain de Matthieu, Christ, le compatissant, le miséricordieux, a prononcé ces terribles mots. Est-il possible que Christ offre la tentation d’une joie éternelle a ceux qui déserteront leur père, leur mère, leurs épouses et enfants ? Devons-nous gagner le bonheur du Ciel en quittant ceux qui nous aiment ? Une maison doit-elle être ruinée ici pour le salut d’un palais là-bas ?
Pourtant il est dit que Christ est un exemple pour tout le monde. A-t-il quitté père et mère ? Il a dit, parlant à sa mère : « Femme, qu’ai-je à voir avec toi ? »
Les Pharisiens demandèrent à Christ : « Est-ce loyal de payer l’impôt à César ? »
Christ dit : « Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Il lui montrèrent une pièce de monnaie. Et il leur dit : « De qui sont l’image et l’inscription ? » Ils dirent : « C’est César. » Et Christ dit : « Rendez à César ce qui appartient à César. »
Christ pensait-il que l’argent appartenait à César parce que son image était frappée dessus ? La pièce appartenait-elle à César ou à l’homme qui l’avait gagnée ? César avait-il le droit de la demander parce qu’elle portait son image ?
Apparaît-il de cette conversation que Christ comprenait la vrai nature et l’usage de la monnaie ?
Pouvons-nous dire maintenant que Christ fut le plus grand des philosophe ?
IX
CHRIST EST-IL NOTRE EXEMPLE ?
Il n'a jamais dit un mot en faveur de l'éducation. Il n'a jamais seulement suggéré l'existence de n'importe quelle science. Il n'a jamais élevé la voix pour l'industrie, l'économie, ou n'importe quoi pour améliorer notre condition en ce monde. Il était l'ennemi du succès, de la santé. L'homme riche fut envoyé en enfer, pas parce qu'il était méchant, mais parce qu'il était riche. Lazare vint au ciel, pas parce qu'il était bon, mais parce qu'il était pauvre.
Christ ne s'est intéressé ni à la peinture, ni à la sculpture, ni à la musique – à aucun art. Il n'a rien dit des devoirs de nation à nation, de roi à sujet ; rien au sujet des droits de l'homme ; rien au sujet de la liberté intellectuelle ou de la liberté de parole. Il n'a rien dit du caractère sacré du foyer ; pas un mot pour la famille ; pas un mot en faveur du mariage, en l'honneur de la maternité.
Il ne s'est jamais marié. Il a erré de place en place avec quelques disciples. Aucun d'eux ne semble avoir été engagé dans une entreprise utile, et ils semblent avoir vécu d'aumônes.
Tous les attaches humaines étaient tenues en mépris ; ce monde était sacrifié pour le suivant ; tout effort humain était découragé. Dieu donnerait soutient et protection.
A la fin, aux portes de la mort, Christ, trouvant qu'il s'était trompé, a crié : « Mon Dieu! Mon Dieu! Pourquoi m'as tu abandonné ? »
Nous avons découvert que l'homme dépend de lui-même. Il doit préparer les champs ; il doit construire sa maison ; il doit semer et planter ; il doit inventer ; il doit travailler avec ses mains et avec sa tête ; il doit surmonter les difficultés et les obstacles ; il doit conquérir et domestiquer les forces de la nature afin qu'elles fassent le travail du monde.
X
POURQUOI PLACERIONS-NOUS CHRIST AU SOMMET DE LA RACE HUMAINE ?
Etait-il plus gentil, plus miséricordieux, plus prêt au renoncement que Bouddha ? Etait-il plus sage, a-t-il rencontré la mort avec un calme plus parfait que Socrate ? Etait-il plus patient, plus charitable, qu'Epictète ? Etait-il un plus grand philosophe, un penseur plus profond, qu'Epicure ? De quelle manière était-il le supérieur de Zarathoustra ? Etait-il plus doux que Lao-Tseu, plus universel que Confucius ? Est-ce que ses idées des droits et devoirs humain étaient supérieures à celles de Zeno ? A-t-il exprimé de plus grandes vérités que Cicéron ? Son esprit était-il plus subtil que celui de Spinoza ? Est-ce que son cerveau était égal à celui de Kepler ou Newton ? Fut-il plus grand dans la mort – un martyr plus sublime que Bruno ? Etait-il en intelligence, en force et beauté d'expression, en envergure et en largeur d'esprit, en puissance d'illustration, en habileté de comparaison, en connaissance du cœur et de l'esprit des hommes, de toutes les passions, espoirs et peurs, l'égal de Shakespeare, le plus grand de la race humaine ?
Si Christ était en fait Dieu, il connaissait tout le futur. Devant lui comme un panorama s'étalait l'histoire à venir. Il savait comment ses mots seraient interprétés. Il savait quels crimes, quelles horreurs, quelles infamies, seraient commis en son nom. Il savait que les flammes avides de la persécution grimperaient autours des membres de martyrs innombrables. Il savait que des milliers et des milliers de braves hommes et femmes languiraient dans des donjons dans les ténèbres, à bout de souffrance. Il savait que son église inventerait et utiliserait des instruments de torture. Que ses fidèles recourraient à des fouets et à des fagots, à des chaînes et à des chevalets. Il voyait l'horizon du futur illuminé par les flammes des autodafés. Il savait quels credo surgiraient comme des champignons vénéneux de chaque texte. Il voyait des sectes ignorantes engageant des guerres entre elles. Il voyait des milliers d'hommes, aux ordres des prêtres, construire des prisons pour leurs prochains. Il voyait des milliers d'échafauds ruisselant du sang le meilleur et le plus brave. Il entendait les râles – voyait les faces blanchies de l'agonie. Il écoutait les hurlements et les sanglots et les cris des multitudes gémissantes, martyrisées. Il savait qu'on écrirait des commentaires de ses mots avec des épées, pour être lus à la lueur des fagots.
Il voyait les interpolations et les mensonges que les hypocrites feraient et diraient. Il voyait toutes les guerres qui seraient menées, il savait qu'au dessus de ces champs de mort, ces donjons, ces chevalets, ces brasiers, ces exécutions, pendant un millier d'année flotterait la bannière ruisselante de la croix.
Il savait que l'hypocrisie serait béatifiée et couronnée – que la cruauté et la crédulité dirigeraient le monde ; il savait que la liberté périrait de la Terre ; il savait qu'en son nom les papes et les rois réduiraient en esclavage l'âme et le corps des hommes ; il savait qu'ils persécuteraient et détruiraient les découvreurs, penseurs et inventeurs ; il savait que son église éteindrait la sainte lumière de la raison et laisserait le monde sans une étoile.
Il voyait ses disciples éteindre les yeux des hommes, les écorcher vif, leur couper la langue, chercher tous les nerfs de la douleur.
Il savait qu'en son nom ses fidèles vendraient de la chair humaine ; que les berceaux seraient volés et les seins des femmes resteraient sans leurs bébés pour de l'or.
Et pourtant il est mort les lèvres closes.
Pourquoi n'a-t-il pas parlé ? Pourquoi n'a-t-il pas dit à ses disciples, et à travers eux au monde : « Vous ne devrez pas brûler, emprisonner et torturer en mon nom. Vous ne devrez pas persécuter vos prochains. »
Pourquoi n'a-t-il pas dit franchement : « Je suis le Fils de Dieu, » ou, « Je suis Dieu » ? Pourquoi n'a-t-il pas expliqué la Trinité ? Pourquoi n'a-t-il pas dit quel mode de baptême lui plaisait ? Pourquoi n'a-t-il pas écrit un credo ? Pourquoi n'a-t-il pas brisé les chaînes des esclaves ? Pourquoi n'a-t-il pas dit si l'Ancien Testament était ou non les mots inspirés de Dieu ? Pourquoi n'a-t-il pas écrit le Nouveau Testament lui-même ? Pourquoi a-t-il abandonné ses mots à l'ignorance, l'hypocrisie, à la chance ? Pourquoi n'a-t-il pas dit quelque chose de positif, définitif et satisfaisant à propos de l'autre monde ? Pourquoi n'a-t-il pas changé le vague espoir du paradis en une heureuse connaissance de l'autre monde ? Pourquoi ne nous a-t-il rien dit des droits de l'homme, de la liberté des mains et de l'esprit ?
Pourquoi est-il allé muet vers sa mort, abandonnant le monde à la misère et au doute ?
Je vais vous dire pourquoi. Il était un homme, et ne savait pas.
XI
INSPIRATION
Pas avant le troisième siècle il fut proclamé que les livres composant le nouveau testament étaient inspirés.
Il faut se souvenir qu'il y avait un grand nombre de livres, d'Evangiles, Epîtres et Actes, et que de ceux-ci les "inspirés" ont été sélectionnés par des hommes "non inspirés".
Parmi les "Pères" de l'église il y avait de grandes différences d'opinion pour ce qui est de savoir quels livres sont inspirés ; Beaucoup de discussions et plein de haine. Beaucoup de ces livres maintenant dénoncés comme apocryphes était considérés par de nombreux "Pères" comme divins, et certain aujourd'hui considérés comme inspirés était cru apocryphes. Beaucoup des premiers Chrétiens et quelques "Pères" reniaient l'évangile de Jean, l'Epître aux Hébreux, Jude, Jaques, Pierre et la Révélation de St. Jean. D'un autre côté, beaucoup d'entre eux croyaient l'évangile des Hébreux, des Egyptiens, le Prêche de Pierre, l'Epître de Barnabas, la Révélation de Pierre, la Révélation de Paul, l'Epître de Clément, l'évangile de Nicodème, livres inspirés, égaux aux tout meilleurs.
De tous ces livres, et de beaucoup d'autres, les Chrétiens ont sélectionné ceux qui étaient inspirés.
Les hommes qui ont fait la sélection étaient ignorants et superstitieux. Ils croyaient fermement aux miracles. Ils pensaient que des malades avaient été guéri par les blouses et les mouchoirs des apôtres, par les os des morts. Il croyaient à la fable du Phœnix, et que les hyènes changeaient de sexe chaque année.
Est-ce que les hommes qui au long des siècles ont fait la sélection étaient inspirés ? Etaient-ils – ignorants, crédules, stupides et malicieux – aussi bien qualifiés que les étudiants de notre temps ? De quelle façon sommes-nous liés à leur opinion ? N'avons-nous pas le droit de juger par nous-mêmes ?
Erasme, un des dirigeants de la Réforme, a déclaré que l'Epître aux Hébreux n'avait pas été écrite par Paul, et il a nié l'inspiration du deuxième et troisième de Jean, et aussi de la Révélation. Luther était de la même opinion. Il a déclaré Jaques étant un épître de pacotille, et nié l'inspiration de la Révélation. Zwingli a rejeté le livre de la Révélation, et même Calvin a nié que Paul était l'auteur des Hébreux.
La vérité est que les Protestants ne se sont pas accordés pour dire quels livres étaient inspirés avant 1647, à l'assemblée de Westminster.
Pour prouver qu'un livre est inspiré vous devez prouver l'existence de Dieu. Vous devez aussi prouver que ce Dieu pense, agit, a des objectifs, des fins et des moyens. C'est quelque peu difficile.
Il est impossible de concevoir un être infini. N'ayant aucune conception d'un être infini, il est impossible de dire si tous les faits que nous connaissons tendent à prouver ou à réfuter l'existence d'un tel être.
Dieu est une gageure. Si l'existence de Dieu est admise, qui sommes-nous pour prouver qu'il a inspiré les écrivains des livres de la Bible ?
Comment pouvons-nous démontrer l'inspiration d'un autre ? Comment un homme inspiré peut-il prouver qu'il est inspiré ? Il n'y a aucun moyen de prouver le fait de l'inspiration. La seule preuve est la parole d'un homme qui ne peut en aucune façon savoir quoi que ce soit sur ce sujet.
Qu'est-ce que l'inspiration ? Est-ce que Dieu a utilisé les hommes comme des instruments ? Les a-t-il forcé à écrire ses pensées ? A-t-il prit possession de leur esprits et détruit leur volontés ?
Est-ce que ces écrivains étaient seulement partiellement contrôlés, ainsi leurs erreurs, leur ignorance et leurs préjugés se sont mêlé à la sagesse de Dieu ?
Qui sommes-nous pour séparer les erreurs de l'homme de la sagesse de Dieu ? Pouvons nous le faire sans être inspiré nous-mêmes ? Si les écrivains originaux étaient inspirés, alors les traducteurs devrait l'être, et de même que les hommes qui nous expliquent ce que la Bible veut dire.
Comment est-ce possible pour un être humain de savoir qu'il est inspiré par un être infini ? Mais d'une chose nous pouvons être certain : Un livre inspiré doit certainement dépasser tous les livres produits par des hommes non inspirés. Il devrait, par-dessus tout, être vrai, rempli de sagesse, étonnant de beauté – parfait.
Les ministres du cultes se demandent comment je peux être assez mauvais pour attaquer la Bible.
Je vais leur dire : Ce livre, cette Bible, a persécuté, même jusqu'à la mort, les plus sages et les meilleurs. Ce livre a interrompu et stoppé le mouvement en avant de la race humaine. Ce livre a empoisonné les sources de savoir et détourné les énergies de l'homme.
Ce livre est l'ennemi de la liberté, le soutient de l'esclavage. Ce livre a semé des semences de haine dans les familles et les nations, alimenté les flammes de la guerre, et appauvri le monde. Ce livre était le porte-bonheur des rois et des tyrans – l'asservisseur des femmes et des enfants. Ce livre a corrompu les parlements et les cours. Ce livre a fait des collèges et universités les enseignants de l'erreur et de la haine de la science. Ce livre a rempli la Chrétienté de sectes haineuses, cruelles, ignorantes, et guerrières. Ce livre a enseigné aux hommes à tuer leur prochain pour le salut de la religion. Ce livre a fondé l'inquisition, inventé les instruments de torture, construit les donjons dans lesquels les bons et les affectueux languirent, forgé les chaînes qui rouillèrent dans leurs chairs, érigé les échafauds où ils moururent. Ce livre a entassé des fagots sous les pieds du juste. Ce livre a retiré la raison de l'esprit de millions et rempli les asiles de fous.
Ce livre a causé des pères et des mères à verser le sang de leur bébés. Ce livre était l'estrade sur laquelle la mère esclave se tenait quand elle fut vendue loin de son enfant. Ce livre a remplit les cales des marchants d'esclaves et fait de la chair humaine une marchandise. Ce livre a allumé les feux qui ont brûlé les "sorcières" et les "magiciens". Ce livre a remplit les ténèbres de goules et de fantômes, les corps des hommes et femmes de démons. Ce livre a pollué l'âme des hommes avec le dogme infâme des souffrances éternelles. Ce livre fait de la crédulité la plus grande des vertus, et de la recherche le plus grand des crimes. Ce livre a rempli les nations avec des ermites, des moines et nonnes – avec les pieux et les inutiles. Ce livre place le saint ignorant et malpropre au-dessus du philosophe et du philanthrope. Ce livre a apprit à l'homme à mépriser les joies de cette vie, parce qu'il sera peut-être heureux dans une autre – à gaspiller ce monde pour le salut du suivant.
J'attaque ce livre parce que c'est l'ennemi de la liberté humaine – le plus grand obstacle sur la grande route du progrès humain.
Laissez-moi poser une question aux ministres du culte : Comment pouvez-vous être assez mauvais pour défendre ce livre ?
XII
LA VRAI BIBLE
Depuis des milliers d'années les hommes ont écrit la vrai Bible, et ils continuent à l'écrire jour après jour, et ce ne sera jamais fini tant que l'homme aura la vie. Tous les faits que nous connaissons, tous les vrais événements enregistrés, toutes les découvertes et inventions, toutes les merveilleuses machines dont les roues et leviers semblent penser, tous les poèmes, cristaux de l'esprit, fleurs du cœur, toutes les chansons d'amour et de joie, de sourires et de larmes, les grands drames de l'imagination du monde, les fantastiques peintures, miracles de formes et de couleur, de lumière et d'ombre, les magnifiques marbres qui semblent vivre et respirer, les secrets livrés par les rochers et les étoiles, par la poussière et les fleurs, par la pluie et la neige, le gel et la flamme, par les rivières sinueuses et le sable du désert, par les étendues montagneuses et la mer ondoyante.
Toute la sagesse qui allonge et ennoblie la vie, tout ce qui prévient ou guérit la maladie, ou soulage la souffrance – toutes les lois et règlements justes qui guident et forment nos vies, toutes les pensées qui alimentent les flammes de l'amour, la musique qui transfigure, captive et enchante, les victoires du cœur et de l'esprit, les miracles que les mains ont forgés, les mains calées et usées de ceux qui ont travaillé pour leur femme et leurs enfants, les histoires d'actes nobles, d'hommes courageux et généreux, d'épouses passionnément amoureuses, d'amour maternel sans fin, de batailles pour le droit, de souffrance pour la vérité, tout le meilleur de ce que tous les hommes et femmes du monde ont dit, et pensé et fait à travers toutes les années.
Ces trésors du cœur et de l'esprit – ce sont les Saintes Ecritures de la race humaine.
Peut-on être anticlérical sans être antireligieux ?
D'après le Petit Robert, le cléricalisme est l' "opinion des partisans d'une immixtion du clergé dans la politique". Dès que le clergé cesse de pratiquer l'immixtion en politique, l'anticléricalisme, en tant qu'opposition au cléricalisme, devrait alors ranger ses armes. Autrement dit, dès que la religion demeure dans la sphère privée, s'alarmer de son discours comme de son influence serait excessif et déplacé. Deux questions doivent cependant être examinées avant de regarder ailleurs :
- une religion qui ne s'exerce que dans la sphère privée perd-elle toute nocivité ?
- une religion peut-elle ne s'exercer que dans la sphère privée et ne plus se préoccuper de politique ?
Sphère privée, sphère publique
Dans le premier cas, la réponse est négative : c'est par le recours simultané à l'aliénation de l'individu et à la contrainte que la religion exerce sa force de persuasion. C'est en affublant le croyant d'une culpabilité que la religion dissuade l'individu de toute aspiration à l'émancipation ; l'imposition d'interdits arbitraires poursuit la tâche d'encadrement du croyant en fixant des frontières à sa pensée et à son existence. L'oppression dans la sphère privée, celle de l'intime, de la famille, est systématique dans les mythes monothéistes :
- pressions contre l'avortement et la contraception dans les milieux très catholiques : des couples ou des femmes seules peuvent être condamnés à élever des enfants qui n'auront pas été désirés; des couples en rupture seront contraints à ne pas divorcer pour demeurer ensemble et sauver les apparences de la famille chrétienne ;
- dans l'islam, le constat est interminable : mariages forcés, mutilations sexuelles (aussi pratiquées dans le christianisme subsaharien), diktat des pères, frères et maris sur les femmes de la famille, imposition du port du voile. L'oppression peut aussi se révéler plus sourde par la difficulté pour une personne issue d'un pays dit musulman de se déclarer athée, de ne pas pratiquer le Ramadan ou de ne pas manger halal. La liberté d'expression ne pourra être déclarée acquise tant que, en France, une personne issue d'un pays dit musulman ne pourra librement se déclarer athée ou agnostique, au risque d'être rejeté par la famille, les amis, les voisins.
Se taire sur ces situations dramatiques au prétexte de la séparation entre sphère privée et sphère publique ou au nom du relativisme culturel est une lâcheté qui sied à beaucoup de carriéristes de la politique, faux laïques mais vrais opportunistes.
Des religions sans ambition politique ?
Du simple fait de leur prétention à l'universalité, les religions ont toujours eu et auront toujours un discours politique. Elles n'accaparent l'individu que pour mieux régir la société dans son ensemble (croyants et incroyants) et la placer sous son autorité, via l'invention de la notion fantaisiste de dieu. La lecture, même rapide ou aléatoire, de la Bible et du Coran suffit pour mesurer la rapacité des monothéismes dans leur avidité à dominer la société. Pour ce faire, la violence est le plus efficace des sermons. D'innombrables passages de la Bible et du Coran exhibent jusqu'à la nausée des pulsions fondamentalement agressives et sanglantes.
Jamais le Vatican ne renoncera à un discours politique, ce serait perdre son statut d'État, son luxe, son pouvoir sur les fidèles, en un mot : sa légitimité. Le Vatican n'existe qu'en tant que puissance politique, diplomatique, économique, avec des succursales dans chaque paroisse. Réduire le catholicisme à un courant mystique qui limiterait son activité à des réflexions sur la foi, la transcendance, la quête de sens, etc. serait le priver de l'essentiel, de son moteur premier : le pouvoir.
En persistant à polluer le débat public avec leur logorrhée sur les questions de société (mariage, procréation, capitalisme, etc.), les papes ont compris que ce genre d'intervention est leur dernier secours pour tenter d'exister encore : la transsubstantiation, la virginité de Marie, son immaculée conception, les anges et leurs auréoles, etc. sont autant d'inepties reçues, au mieux, avec un silence affligé, ou au pire, avec une franche hilarité. Deviser sur l'écologie ou l'immigration est la dérisoire bouée qui assure à la clique vaticane un accès à l'existence médiatique.
Même histoire et mêmes maux dans l'islam : religion et politique ne font qu'un en Arabie Saoudite, en Iran, en Algérie, au Pakistan, etc. Jusqu'en France : en 2001, au congrès de l'Union des Organisations Islamiques de France, le secrétaire général Fouad Alaoui avait affirmé haut et fort qu'il est hors de question que l'islam se sépare de la politique.
Avec quelques siècles de retard et ignorant sa lente décrépitude, les musulmans de France copient le grand frère catholique. La création du Conseil Français du Culte Musulman fut l'invitation par le gouvernement à entrer en politique (divines interventions des ministres Chevènement et Sarkozy) et les musulmans ont bien compris l'intérêt à tirer de ces nouvelles amitiés. Les élus se pressent désormais dans les mosquées, affichent leur présence aux inaugurations de nouveaux temples de la superstition et du fanatisme (François Fillon, Premier ministre, à Argenteuil, Jacques Bourgoin, maire, à Gennevilliers), redoublent d'amabilités pendant le Ramadan. Par l'imposture de l'argument culturel, l'islam de France entre en politique, conformément à la stratégie d'infiltration qui consiste à faire feu de tout bois pour subvertir l'ennemi, feindre l'amitié entre les peuples en étant la première étape.
Et le judaïsme n'est pas en reste. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, qui ne manque pas d'intervenir dans le débat politique, convie chaque année les responsables politiques à un diner où on cause plus des affaires du pays que des superstitions gobées par les Hébreux dans leurs péripéties bibliques. En 2002 le rabbin Sitruk avait oublié de se taire en souhaitant une large majorité chiraquienne aux élections présidentielles.
Espérer priver les religions d'ambitions structurelles sur l'organisation de la société ou croire que le discours politique puisse être étranger aux mythes monothéistes est aussi sérieux que compter sur sainte Rita pour retrouver ses clés de voiture, accuser le mauvais œil de l'échec à un examen ou s'interdire d'utiliser un système électrique le vendredi soir. Donc réponse négative à la deuxième question.
L'anticléricalisme ne peut qu'être antireligieux
Espérer que l'anticléricalisme n'implique pas une condamnation totale des religions est donc croire à des chimères et se voiler la face au nom de principes de respect. Le militantisme anticlérical ne peut qu'être antireligieux, ce qui simplifie bien des choses.
Naturellement, dans une société où ne règne ni la théocratie, ni l'athéisme d'État, chacun est naturellement libre de se forger des mondes illusoires où placer le sens de sa vie, de s'inventer une transcendance à sa convenance au moyen d'un syncrétisme quelconque, de rejeter tout système de croyance ou de demeurer dans l'incertitude. Mais la constitution de religions, dont la gloutonnerie ne limite pas les activités à des hallucinations mystiques, implique la formation d'une structure nécessairement autoritaire pour assurer sa propre pérennité ("l'Église persécute par amour et les impies par cruauté" a dit saint Augustin dans un éclair de sincérité). Une religion est constituée dès que des croyants sont rassemblés, qu'un responsable est nommé pour organiser la prière et structurer le groupe, que le bien et le mal sont décrétés par l'arbitraire d'un seul qui prétend être connecté au reste du cosmos. C'est alors l'apparition d'une norme avec sa liste inévitable d'interdits et de condamnations envers les contrevenants. La religion n'est pas réductible à la croyance, elle en est plutôt l'institutionnalisation dans un cadre normatif. Dans des exhortations désespérées, Benoît XVI n'est pas avare d'effort pour, au contraire, professer la stricte équivalence entre croyance et religion.
En refusant d'associer anticléricalisme et antireligion, une réelle respectabilité est conservée aux religions et quelques cadeaux ont été inscrits dans la loi de séparation de 1905. L'article 2 affirme que la République ne salarie ni ne subventionne aucun culte mais maintient la présence d'aumôneries dans les établissements d'enseignement. Dans les articles 13 et 19, en plus de l'article 4, les lieux de culte sont confiés gratuitement aux associations cultuelles et les réparations des églises incombent aux collectivités publiques. Un siècle plus tard, les organisations protestantes réclament leur part du gâteau et l'État s'échine à développer l'islam : constitution du CFCM, facilités pour la construction de mosquées, discours officiel sur le prétendu caractère culturel des pratiques musulmanes.
Distinguer le rejet du cléricalisme d'une opposition radicale aux religions est une victoire discrètement gagnée par le charlatanisme et l'intolérance. Contre les religions, la loi de 1905 ne suffit pas et des voix athées apparaissent plus que jamais nécessaires pour mettre à bas la bêtise, l'ignorance et le totalitarisme religieux.