mardi 20 octobre 2009


Tripes ou encéphale ?

par Henri Broch - SPS n° 284, janvier 2009
Henri Broch est physicien, professeur au Laboratoire de Zététique, Université de Nice. Auteur de plusieurs ouvrages sur le paranormal, il est membre du comité de parrainage et du conseil scientifique de l’AFISwww.unice.fr/zetetique.

Quelles sont les « raisons » qui poussent quelqu’un à croire ? Et en quoi ? Ou, formulé autrement, quelles sont les causes socio-psychologiques des croyances ? Doit-on nécessairement démarquer la croyance, relevant du « religieux », des croyances relevant des « mythes et légendes populaires » comme d’aucuns le clament ? Y aurait-il des croyances bénéfiques et des croyances néfastes ? Des croyances qui constituent une élévation spirituelle de l’âme et des croyances qui constituent une descente (aux enfers ?) et ravalent l’homme au rang de la bête ?

Bien que des siècles de marketing direct puissent faire croire à une différenciation de ces divers types de croyances, il est un point commun indéniable : l’abandon de la raison. Tout le reste est question d’emballage et de manipulation de l’histoire de l’Homme.

Quelques raisons de croire [1]

Sociabilisation

La croyance est souvent tout simplement la conséquence d’un processus de sociabilisation. La très grande majorité des personnes ont en effet accepté « automatiquement » les croyances de leurs parents ; l’enfant intériorise tout simplement les éléments dominants de la culture environnante (des enquêtes américaines ont ainsi montré que le meilleur paramètre pour prédire si un enfant allait accepter ou non les croyances religieuses de ses parents était la « force » avec laquelle ces croyances étaient affichées dans le foyer familial). La perpétuation des croyances qui nous intéressent ici pourrait donc déjà provenir en partie du fait que le nombre de familles présentant ces croyances est largement supérieur à celui des « non-croyants ».

Mais – une fois l’empreinte parentale estompée – qu’est-ce qui peut conforter les personnes dans leur « choix » initial ? Quels sont les ressorts qui maintiennent les croyances ?

Un sens dans la vie, un sens de la vie

De nombreuses personnes sont à la recherche d’un « sens » qu’elles présupposent exister (le tristement actuel Intelligent Design est là pour nous le rappeler si nous avions tendance à l’oublier) et pensent trouver ce sens en se tournant vers la croyance au surnaturel, surnaturel censé traduire l’existence d’entités supérieures leur offrant enfin les explications du monde et de l’univers qu’elles recherchent.

En fait, la quête de ce sens repose sur une base relativement… rationnelle : la quête d’explications à l’univers qui nous entoure. Le problème alors est de savoir distinguer les « explications » qui en sont réellement de celles qui n’en sont pas ; mais cela est un autre débat car, indépendamment du fait que la réponse apportée soit correcte ou non, le simple fait d’avoir – ou de penser avoir – une réponse permet de se rassurer.

Raisons de croire et de ne plus croire

Se tourner vers des croyances en le surnaturel repose rarement sur des raisons objectives et « intellectuelles » ; très souvent les raisons sont d’ordre psychologique et émotionnel. Face aux problèmes rencontrés (disparition d’êtres chers, dysfonctionnements familiaux, comportement criminel, drogues…), on obtient alors un certain réconfort – donc la possibilité de vivre « heureux » – que l’on n’aurait peut-être pas pu trouver dans la vie « normale » [2]. Il existe ainsi un décalage entre le raisonnement analytique, rigoureux, qui peut faire perdre la foi, et la pensée intuitive émotionnelle. Mais nous disposons tous de ces deux types de raisonnements, qui prennent place dans un ensemble que des psychologues ont pu vérifier, et préciser au sein d’un modèle aujourd’hui reconnu [3].

Un tampon/support social et psychologique

Une croyance au surnaturel peut également, pour de nombreuses personnes, agir comme une sorte de barrière contre les angoisses, le stress, la peur de la maladie, la mort des proches… L’appartenance à une « structure » de croyants permet même souvent de trouver une aide concrète pour affronter – en groupe – les problèmes de la vie, ce qui n’implique en rien que ces groupes soient plus soudés que d’autres.

La croyance apparaît ainsi comme une stratégie pour « faire face » à certaines difficultés de la vie, ce que les psychologues classent dans ce qu’ils appellent les stratégies de coping [4].

Un statut

L’acceptation, l’intégration, dans une « communauté » de personnes partageant les mêmes croyances présente l’avantage supplémentaire d’offrir un statut, sinon un prestige. L’accepté, que l’on pourrait ici nommer véritablement l’initié, se sent, se sait supérieur au reste de la population « externe » à sa communauté ; il perçoit en fait sa communauté comme une émanation, une sélection extraite de la pauvre et triste communauté globale terrienne qui reste en dehors de la « connaissance » qu’il partage avec les seuls membres de sacommunauté : celle des adeptes de tel dieu, des initiés de la parapsychologie, de ceux qui savent décrypter l’inconscient par la psychanalyse, ou de ceux qui lisent dans les esprits.

En résumé, vivre sans les « bénéfices » associés à une croyance au surnaturel me paraît nécessiter une personnalité forte et indépendante. La béquille psychologique qu’offre la croyance au surnaturel apporte, à mon avis, à l’individu plus de bénéfices que de coûts et je ne suis pas sûr que la non-croyance puisse en proposer autant.

De plus, étant donné que l’approche scientifique nécessite un réel apprentissage, un réeltravail, pour obtenir des connaissances objectives, qui pourrait alors s’arroger le droit de retirer cette béquille s’il ne peut offrir la marche à l’individu en question ?

Tripes ou encéphale ? That’s the question

Si la rationalité a une place évidente et a priori éminente dans l’évaluation de nos croyances et dans leur déconstruction, il pourrait sembler provocateur de (se) poser une autre question : « la rationalité a-t-elle une place dans la construction de nos croyances ? »

Ce n’est pas le niveau scolaire qui définit les croyances de quelqu’un (bien que le niveau de croyance soit lié au niveau scolaire [5]) mais le niveau scolaire oriente le choix vers des revendications ou des faits paraissant plus compatibles avec ce niveau, plus « rationnels ».

Par exemple, dans le cas de la radiesthésie, le pendule – symbole de cette parascience – pourra servir à une personne pour faire de la divination, de la voyance sur cartes à jouer ou tout autre support en captant son « fluide » ; mais, pour une personne dont le niveau d’études sera plus élevé, ce même pendule interviendra plutôt pour la détection du fluide des sources telluriques de la géobiologie, ou la détection des variations magnétiques de la sourcellerie si chère au professeur Yves Rocard [6].

Le délire est le même dans les deux cas, mais il fait plus chic et mieux adapté au niveau d’études élevé dans le cas de la sourcellerie. Le choix paraît plus rationnel ! Quand on commence à chercher des explications, on a du mal à admettre le côté irréel du hasard ou de la voyance. On recherche donc des explications « scientifiques » et le fluide magnétique des sourciers, prétendument bien concret, vient à point nommé. On cherche également les explications « scientifiques » parce que la science est, quoiqu’on en dise, au centre de la culture et de la société qui environnent l’homme moderne.

Voilà pourquoi, au-delà des difficultés qui peuvent exister, un scientifique, citoyen impliqué dans la société dans laquelle il vit, peut et doit soulever les problèmes posés par le développement des pseudo-sciences et des croyances.

Croyances et paranormal sont opposés à la liberté de l’homme

Cela est d’autant plus important que la science est, par définition, ce qui gêne les dogmatiques [7]. Le rôle de citoyen du scientifique prend donc un sens particulier et s’élargit au-delà de la simple sphère du paranormal et son action dans la respublica, par essence même politique, peut aider à mettre en évidence que croyances et paranormal sont en fait intrinsèquement opposés à la liberté de l’homme.

En effet, quelques questions se posent :
L’homme est-il sans libre arbitre ; son destin est-il inscrit dans les arabesques des planètes, au cœur des étoiles ? En fait l’homme est-il un homme-objet ?
Les extraterrestres sont-ils venus sur Terre pour éduquer les hommes, incapables d’évoluer par eux-mêmes ? Sapiens sapiens n’est-il qu’un homme-primate ?
Se laissera-t-on réduire par les médecines magiques à n’être qu’un être humain sans encéphale ? A-t-on vraiment besoin d’accorder un pouvoir thérapeutique spécifique à des granules vides [8] ou à de plaisantes aiguilles ? Niera-t-on l’impact de l’homme même au cœur de son corps ? Pour le réduire à un simple homme-tronc ?
Un pouvoir surhumain, se manifeste-t-il via les sujets choisis (par qui ?) que sont les médiums qui – leur nom l’indique – ne sont que des hommes-supports ?
Y a-t-il une entité qui transcende l’homme et daigne se manifester au travers des miracles ? L’homme, ce serf, ce sujet obéissant, est-il condamné à prendre ses lois, ses commandements, ses ordres au cœur du surnaturel ? L’être humain n’est-il qu’un homme-vassal ?

Contrairement à la forme de leurs allégations, la plupart des astrologues, archéomanes, patamédecins, parapsychologues et théologues répondent finalement, sur le fond, aux questions qui précèdent de manière clairement affirmative [9]. Toutes les « solutions » qu’ils proposent ne sont en réalité que des solutions de facilité qui posent comme base première l’inadaptation foncière de l’homme à pouvoir comprendre réellement l’univers qui l’entoure.

Alors qu’il serait si simple de souligner que s’investir avec les tripes ne doit pas nous empêcher de faire travailler un peu l’encéphale. Et qu’aux diverses questions qui peuvent se présenter, il faut essayer d’élaborer des éléments de réponse (ce qui ne signifie évidemment pas que nous ayons réponse à tout) un peu plus pertinents que les véritables insultes à l’intelligence humaine que sont les allégations des psiphiles – les « adorateurs » des pouvoirs-psi – et autres croyants au surnaturel dont le leitmotiv consiste à déclarer que des « forces » peuvent être mises en valeur par certains individus (les « élus », les « messies », les « surdoués », les autres n’étant que valetaille juste bonne à écouter…), individus qui, de plus, ne sont pas les « générateurs » de ces forces, de ces pouvoirs, mais uniquement les « focaliseurs », les « prêtres », les « médiums ».

Ainsi, contrairement à la prétendue réalité affichée trop souvent dans la plupart des médias colportant monts et merveilles sur religions, croyances et pseudosciences, ces dernières ne sont que les aspects émergés d’un mode de pensée dont la base est, à l’inverse des allégations soutenues, la négation même de la notion d’individu, de liberté, de libre arbitre ; cette base prône en fait l’émergence d’un… homme anencéphale !

Attitude scientifique et comportement civique nécessitent en fait le même terreau mental-moral spécifique pour leur développement. Et une société véritablement démocratique présuppose nécessairement des citoyens aptes à la réflexion, dotés d’esprit critique.

C’est pourquoi offrir à chaque homme de la Cité les outils nécessaires à une réflexion sur le paranormal, c’est permettre, via ce support fortement motivant de viser l’objectif de l’acquisition, de l’appropriation par tout un chacun de la méthodologie scientifique et donc permettre une réflexion sur les enjeux et choix scientifiques, technologiques, civiques et politiques qui marqueront nécessairement notre futur.

Pourquoi croit-on ? Ce qu’en dit la psychologie expérimentale
Lorsque les psychologues ont abordé la question par la méthode expérimentale, ils ont découvert toutes sortes de processus mentaux qui « conspirent » pour nous détourner des croyances claires et fondées. En voici quelques exemples :

L’effet de consensus. Les gens tendent à aligner leur perception d’une scène sur ce qu’en disent les autres ; si, par exemple, on leur montre un visage avec une expression de colère mais que les gens autour d’eux affirment que c’est une moue de dégoût, ils affirmeront eux aussi que c’est une expression de dégoût.

L’effet de faux consensus. C’est l’effet inverse, la tendance à penser que nos impressions sont partagées par les autres, que les émotions ressenties par les témoins d’une scène, par exemple, sont semblables aux nôtres.

L’effet de génération. L’information que l’on crée soi-même est souvent mieux mémorisée que celle qui est perçue. Dans la description d’une scène imaginaire, on retiendra mieux les détails que l’on a soi-même suggérés que ceux qui ont été inventés par d’autres.

Les illusions mnésiques. On peut créer très facilement de faux souvenirs ; les gens ont la certitude intuitive qu’ils ont effectivement entendu ou vu telle chose alors qu’ils l’ont imaginée. Autre exemple : à force d’imaginer que l’on accomplit une certaine action on finit par se persuader, après un grand nombre de répétitions, que l’on a effectivement accompli cette action.

La confusion des sources. Dans certaines circonstances, les gens ne savent plus très bien d’où provient une information (l’ont-ils déduite eux-mêmes ou l’ont-ils apprise de quelqu’un d’autre ? Ont-ils vu, entendu, ou lu cela ?), ce qui rend d’autant plus difficile d’évaluer cette information.

Le biais de confirmation. Dès lors que l’on envisage une hypothèse, on a tendance à remarquer et à mémoriser tout ce qui semble la confirmer, mais on remarque beaucoup moins bien ce qui pourrait la réfuter. Les éléments positifs nous rappellent l’hypothèse et sont donc retenus comme preuves ; les éléments négatifs ne nous rappellent pas l’hypothèse et ne sont donc pas pris en compte.

La réduction de la dissonance cognitive. Nous avons tendance à réajuster le souvenir de nos croyances et impressions à la lumière de notre expérience. Si, à cause d’une information nouvelle, nous nous faisons une certaine opinion à propos d’une personne, nous aurons tendance à penser que c’était notre opinion depuis le début, même si en fait nous pensions le contraire.

Cette liste n’est nullement exhaustive. La littérature expérimentale fourmille d’entorses au raisonnement normatif, à la façon dont nous devrions penser pour être cohérents, efficaces.

Pascal Boyer, Et l’homme créa les dieux, page 437, chapitre « Pourquoi croit-on ? »


[1] B. Altemeyer, B. Hunsberger, Amazing conversions : why some turn to faith and others abandon religion, Prometheus Books 1997. Et pour les raisons indiquées dans cet article, cf. B. Hunsberger, « Social-psychological causes of faith », Free Inquiry, été 1999, p. 34-37.

[2] Il faut remarquer à ce sujet que les personnes qui, par contre, abandonnent leur croyance au surnaturel le font la plupart du temps pour des raisons purement intellectuelles. C’est une dé-construction de l’édifice et des fondements sur lesquels est basée la croyance qui les amène à ne plus pouvoir objectivement croire ce qu’on leur avait enseigné (inculqué ?) et lorsque cette déconstruction est systématique, ces personnes se tournent souvent vers la science comme une aide au tracé de leur vie.

[3] Voir à ce propos, dans ce numéro, l’article « L’origine des superstitions » de Marjaana Lindeman et Kia Aarnio, où la théorie de la double voie cognitive de Evans (2003) est citée.

[4] Voir à ce sujet l’article « Croyances au paranormal, anxiété et contrôle perçus dans l’enfance » de Caroline Watt, plus loin dans ce dossier.

[5] Le niveau, « l’intensité », de la croyance est effectivement corrélé au niveau scolaire. Corrélation surprenante car positive, le degré de croyance au « paranormal » est directement proportionnel au niveau des études effectuées ! Cf. graphique in G. Charpak & H. Broch, “Devenez sorciers, devenez savants”, Poches Odile Jacob 2003, p. 191).

[6] Yves Rocard est l’auteur de plusieurs articles et livres sur le « signal du sourcier » qu’il pensait avoir démontré en faisant appel à une (supposée) sensibilité humaine aux gradients de champ magnétique. Pour avoir une facette de l’information souvent oubliée par les médias, cfhttp://www.unice.fr/zetetique/artic... et Henri Broch Au Cœur de l’Extra-Ordinaire, éd. Book-e-book 2006, pp. 239-247.

[7] La science dans son sens premier de méthode car, si l’on joue sur le sens du mot, il y a, bien sûr, quelquefois des « dogmes scientifiques » ou des « scientifiques dogmatiques ».

[8] Vides, au sens de « ne contenant pas de principe actif en quantité pondérable ».

[9] Pour détails, cf. H. Broch, Au Cœur de l’Extra-Ordinaire, 7e éd. 2006, pp. 331-343

Citas Ateas



"Debemos cuestionar la lógica del argumento de tener un dios omnisapiente y todopoderoso que crea humanos defectuosos y luego los culpa por sus propios errores." [Gene Roddenberry]

"Dios dice haz lo que quieras, pero toma la decisión incorrecta y serás torturado por toda la eternidad en el infierno. Esto, señor, no es libre albedrío. Sería semejante a un hombre que le dice a su novia: haz lo que desees, pero si eliges dejarme te seguiré el rastro y te volaré los sesos. Cuando un hombre dice esto, lo llamamos un psicópata, y pedimos a gritos que sea encarcelado o ejecutado. Cuando Dios dice esto mismo, lo llamamos 'amor' y construimos iglesias en su honor." [William C. Easttom II]


"Si Dios es la respuesta, la pregunta debe haber sido muy tonta." [En el grupo de noticias alt.atheism]

"Si un tal Dios existiese, no podría ser un Dios benévolo, como el que postulan los cristianos. ¡Qué desfachatez es hablar de la misericordia y bondad de una naturaleza en la cual todos los animales devoran animales, en la cual cada boca es un matadero y cada estómago una tumba!" [E. M. McDonald]

"No hay otra vida; la vida misma es sólo una visión y un sueño, porque nada existe salvo el espacio y tú. Si hubiese un Dios todopoderoso, habría hecho todo bueno y nada malo." [Mark Twain]

"No creo en Dios y no me hace ninguna falta. Por lo menos estoy a salvo de ser intolerante. Los ateos somos las personas más tolerantes del mundo. Un creyente fácilmente pasa a la intolerancia. En ningún momento de la historia, en ningún lugar del planeta, las religiones han servido para que los seres humanos se acerquen unos a los otros. Por el contrario, sólo han servido para separar, para quemar, para torturar. No creo en Dios, no lo necesito y además soy buena persona." [José Saramago, escritor portugués, Premio Nobel de Literatura]


"Si es infinitamente bueno, ¿qué razón deberíamos tener para temerle? Si es infinitamente sabio, ¿por qué deberíamos tener dudas concernientes a nuestro futuro? Si lo sabe todo, ¿por qué advertirle de nuestras necesidades y fatigarlo con nuestras oraciones? Si está en todos lados, ¿por qué erigirle templos? Si es justo, ¿por qué temer que castigará a las criaturas a las cuales llenó de debilidades? Si la gracia lo hace todo por ellos, ¿qué razón habrá para recompensarlos? Si él es todopoderoso, ¿cómo ofenderlo, cómo resistírsele? Si es razonable, ¿cómo puede enojarse con los ciegos, a quienes les ha dado la libertad de ser irrazonables? Si es inamovible, ¿con qué derecho pretendemos hacerlo cambiar sus designios? Si es imposible de concebir, ¿por qué habremos de ocuparnos de él? Si él ha hablado, ¿por qué el Universo no se ha convencido? Si el conocimiento de un Dios es el más necesario, ¿por qué no es el más evidente y el más claro?" [Percy bysshe Shelley, "The Necessity of Atheism"]


"Si no sabías a la edad de cinco años que los dioses son inventados y los mitos historias imposibles, eres un tonto." [Gaius Suetonius Tranquillus]




"La religión es probablemente el cuento chino más grandioso jamás contado. Piensen en esto: la religión realmente ha convencido a la gente de que hay un hombre invisible... que vive en el cielo... que observa cada cosa que hacemos, cada minuto de cada día. Y el hombre invisible tiene una lista de diez cosas especiales que no quiere que hagas. Y si haces alguna de estas diez cosas, tiene un lugar especial lleno de fuego y humo y quemazón y tortura y angustia donde va a enviarte para vivir y sufrir y quemarte y atragantarte y gritar y llorar para siempre hasta el fin de los tiempos... pero te ama." [George Carlin, "Brain Droppings"]
Apariciones milagrosas. Análisis escéptico


El episcopado portugués critica el nuevo libro de José Saramago 'Caín'

"La Biblia es un manual de malas costumbres y de crueldad", dice el Nobel de Literatura en su texto.

AFP
Publicado: 19/10/2009 10:12

Lisboa. Caín, el último libro del escritor portugués José Saramago, levantó polémica apenas puesto este lunes en venta, cuando el episcopado consideró que se trataba de una mera "operación publicitaria" del Premio Nobel de Literatura 1998.
El libro, que narra con tono irónico la historia bíblica de Caín, el hijo de Adán y Eva que mató a su hermano Abel, fue presentado el domingo en Penafiel por su autor.
"La Biblia es un manual de malas costumbres, un catálogo de crueldad y de lo peor de la naturaleza humana", dijo Saramago, para quien sin la Biblia, "un libro que tuvo mucha influencia en nuestra cultura y hasta en nuestra manera de ser", los seres humanos serían "probablemente mejores".
El novelista denunció "un Dios cruel, envidioso e insoportable", que "solamente existe en nuestras mentes", y aseguró que su obra no causará problemas con la Iglesia católica, "porque los católicos no leen la Biblia... Admito que el libro pueda molestar a los judíos, pero poco me importa", agregó.
El portavoz de la Conferencia Episcopal Portuguesa, Manuel Marujao, calificó el libro de "operación publicitaria".
"Un escritor de la dimensión de José Saramago debería tomar un camino más serio". "Podrá hacer críticas, pero entrar en un género de ofensas no le sienta bien a nadie, y menos a un Premio Nobel", afirmó.
El rabino Elieze du Martino, representante de la comunidad judía de Lisboa, aseguró que "el mundo judío no se va a escandalizar por los escritos de Saramago ni de nadie". "Saramago desconoce la Biblia y su exégesis", y hace "lecturas superficiales de la Biblia", agregó.
Saramago había levantado olas en 1992 con su Evangelio según Jesucristo, en el cual mostraba a un Jesús que perdió su virginidad con María Magdalena y que era utilizado por Dios para extender su poder en el mundo. El escritor se marchó luego de su país, y se instaló en Lanzarote, en el archipiélago español de las Canarias.

mercredi 14 octobre 2009

José Saramago acusa al Papa de "cinismo"

Saramago acusa al Papa de "cinismo"

  • El autor portugués considera que la Iglesia sólo busca el control de los cuerpos sin importarle el destino de las almas
  • Saramago acusa al Papa de "cinismo"
  • Hasta ahora, Saramago había sido un ateo "tranquilo"
  • Vargas Llosa y Saramago, reencuentro en Lanzarote 2009-10-05
  • Saramago pide que exista el derecho a disentir
  • Saramago apoya a prensa italiana 2009-09-16
  • Saramago apoya libertad de prensa en Italia 2009-09-15
  • Saramago se despide de lectores de blog 2009-09-01
  • Dios, no Caín, el asesino de Abel”
  • Saramago vuelve a escribir sobre religión en nuevo libro 2009-08-27
  • Saramago critica descargas de libros en internet 2009-06-25
EFE El Universal
Roma Miércoles 14 de octubre de 2009
12:02 El Premio Nobel de Literatura 1998 José Saramago ha acusado al papa Benedicto XVI de "cinismo" y ha dicho que a la "insolencia reaccionaria" de la Iglesia hay que responderle con la "insolencia de la inteligencia viva".

"Que Ratzinger tenga el valor de invocar a Dios para reforzar su neomedievalismo universal, a un Dios que jamás ha visto, con el que nunca se ha sentado a tomar un café, demuestra solamente el absoluto cinismo intelectual del personaje", dijo Saramago en un coloquio con el filósofo italiano Paolo Flores D`Arcais, que publica hoy Il Fatto Quotidiano, en coincidencia con su visita a Roma.

Saramago se encuentra hoy en la capital italiana para presentar su libro Los Cuadernos y reunirse con amigos italianos, como la Premio Nobel de Medicina 1986 Rita Levi Montalcini.

En su charla con Flores D`Arcais, Saramago aseguró que él es un ateo "tranquilo", pero que ahora está cambiando de idea.

"A las insolencias reaccionarias de la Iglesia católica hay que responder con la insolencia de la inteligencia viva, del buen sentido, de la palabra responsable. No podemos permitir que la verdad sea ofendida todos los días por presuntos representantes de Dios en la tierra a los que en realidad sólo interesa el poder", afirmó.

Según Saramago, a la Iglesia le importa pocos el destino de las almas y lo que siempre ha buscado es el control de sus cuerpos. "La razón -añadió- puede ser una moral, usémosla".

A la pregunta de si el escaso compromiso de escritores e intelectuales puede ser una de las causas de la crisis de la democracia, el escritor luso dijo que sí, pero que no sólo, ya que es toda la sociedad la que está en esas condiciones y ello lleva a una crisis de autoridad, de la familia, de las costumbres, una crisis moral en general.

Saramago advirtió que en Europa está creciendo el fascismo y se mostró convencido de que en los próximos años "atacará con fuerza", por lo que -señaló- "tenemos que prepararnos para afrontar el odio y la sed de venganza que los fascistas están alimentando".

"Aunque está claro que se presentarán con máscaras pseudo democráticas, algunas de las cuales circulan ya entre nosotros, no debemos dejarnos engañar", subrayó.

Antes de la estancia en Roma, Saramago ha estado, según dijo a Efe, en Milán, Turín, Alba y Pontedera, donde se reunió con sus lectores y donde criticó al primer ministro, Silvio Berlusconi.

En declaraciones al diario ex comunista L`Unita dijo que Berlusconi es la "enfermedad del país" y hoy en la charla con Flores D`Arcais dijo que lo que más caracteriza a la izquierda, en el plano internacional es su "falta de ideas".

La derecha, según Saramago, no necesita ideas para gobernar y ello se ve en Berlusconi "que no tiene ninguna", pero que la izquierda si no tiene ideas no tiene nada que ofrecer a los ciudadanos. La visita de Saramago a Roma se produce un día antes de que mañana salga a la venta su último libro, Caín, en el que vuelve a ocuparse de la religión.
Saramago vuelve a escribir sobre religión en nuevo libro
El escritor portugués trata en su nueva obra acerca de su forma de ver el relato bíblico del asesinato de Abel a manos de su hermano Caín

Saramago vuelve a escribir sobre religión en nuevo libro
El escritor portugués José Saramago vuelve a ocuparse de la religión en "Caín" , su nueva novela, que se publicará en octubre, en la que redime a su protagonista del asesinato de Abel y señala a Dios "como el autor intelectual al despreciar el sacrificio que Caín le había ofrecido".

Su editor en portugués, Zeferino Coelho, la llevará a la Feria del Libro de Fráncfort el próximo octubre y a finales de ese mes estará en las librerías de Portugal, América Latina y España.
Será en Lisboa, en su presentación mundial, donde el Premio Nobel hable por primera vez de su nuevo libro.

Pero desde su casa de la isla española de Lanzarote, donde pasa el verano y ya prepara las maletas para volver a Lisboa, explicó a través del correo electrónico que lo que nos ha querido decir con "Caín" es que "Dios no es de fiar. ¿Qué diablos de Dios es éste que, para enaltecer a Abel, desprecia a Caín?".

Casi veinte años después de su discutido libro "El evangelio según Jesucristo", que fue vetado por el Gobierno portugués para competir por el Premio Europeo de Literatura, el Nobel luso hace un irreverente, irónico y mordaz recorrido por diversos pasajes de la Biblia pero no teme que vuelvan a crucificarle.

"Algunos tal vez lo harán -afirma Saramago-, pero el espectáculo será menos interesante. El Dios de los cristianos no es ese Jehová. Es más, los católicos no leen el Antiguo Testamento. Si los judíos reaccionan no me sorprenderé. Ya estoy habituado".

No obstante, añade: "Pero me resulta difícil comprender cómo el pueblo judío ha hecho del Antiguo Testamento su libro sagrado. Eso es un chorro de absurdos que un hombre solo sería incapaz de inventar. Fueron necesarias generaciones y generaciones para producir ese engendro" .

José Saramago no considera este libro su particular y definitivo ajuste de cuentas con Dios - "las cuentas con Dios no son definitivas", dice-, pero sí con los hombres que lo inventaron.

"Dios, el demonio, el bien, el mal, todo eso está en nuestra cabeza, no en el cielo o en el infierno, que también inventamos. No nos damos cuenta de que, habiendo inventado a Dios, inmediatamente nos esclavizamos a él", señaló el autor.

Niega que la cercanía de la muerte, hace ahora un año debido a su enfermedad, le hiciera pensar más en Dios.

"Tengo asumido que Dios no existe, por tanto no tuve que llamarlo en la gravísima situación en que me encontraba. Y si lo llamara, si de pronto él apareciera, ¿qué tendría que decirle o pedirle, que me prolongase la vida?", se pregunta.

Y continúa Saramago: "Moriremos cuando tengamos que morir. A mí me salvaron los médicos, me salvó Pilar (su esposa y traductora), me salvó el excelente corazón que tengo, a pesar de la edad. Lo demás es literatura, y de la peor".

Hace un año, el escritor sorprendió a sus lectores por la ironía y el humor que destilan las páginas de "El viaje del elefante" y ahora vuelve a las andadas con "Caín" . Para él es un misterio.

Y reflexiona: "No fue deliberado ni premeditado, la ironía y el humor aparecen en las primeras líneas de ambos libros. Podía haberlo contrariado e imprimirle un tono solemne a la narrativa, pero lo que está me vino ofrecido en una bandeja de plata, sería una estupidez rechazarlo".

El escritor empezó a pensar en "Caín" hace muchos años, pero se puso a escribirlo en diciembre de 2008 y lo terminó en menos de cuatro meses. "Estaba en una especie de trance. Nunca me había sucedido, por lo menos con esta intensidad, con esta fuerza", rememora.

Saramago, que una vez escribió que "somos cuentos de cuentos contando cuentos, nada" y así sigue viéndose, escribe más y más rápido que nunca (tres libros en un año) , quizás como la mejor manera de seguir vivo.

"Es verdad. Tal vez la analogía perfecta sea la de la vela que lanza una llama más alta en el momento en que va a apagarse. De todos modos, no se preocupen, no pienso apagarme tan pronto", sentencia.

En su blog (blog.josesaramago.org) aparece hoy el anuncio de la nueva novela y una carta de la presidenta de la Fundación Saramago, Pilar del Río, en la que anuncia a los lectores del Nobel que este "Caín" no les dejará indiferentes.